Budget 2015 : des économies mais pas d'austérité
1% de croissance l'an prochain, 4,3% de déficit : voilà à quoi s'attend le gouvernement pour 2015. Le projet de loi de finances est présenté ce matin en conseil des ministres. Lors de sa présentation, le gouvernement explique : "le rythme de réduction des déficits est adapté à la situation de croissance poussive et d'inflation très faible en France et dans toute la zone euro. En conséquence, il ne sera pas demandé d'efforts supplémentaires aux Français. Car si le gouvernement assume le sérieux budgétaire pour redresser le pays, il se refuse à l'austérité" .
Il va tout de même falloir faire des économies. 21 milliards en 2015, 50 milliards sur trois ans. Alors que la progression "spontanée" de la dépense publique est de 1,7% par an, elle sera ramenée à 0,2% grâce aux efforts de l'Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale. L'Etat économisera à lui seul 7,7 milliards, au lieu de 7 milliards initialement prévus. Le poids des dépenses publiques dans le PIB devrait ainsi passer de 56,5% cette année à 56,1% en 2015.
Une hausse de la taxe sur le diesel
Côté prélèvements obligatoires, la baisse est beaucoup plus limitée, à 44,6% après 44,7% cette année, malgré le geste annoncé sur le barême de l'impôt sur le revenu - la suppression de la première tranche -, qui coûtera 3,2 milliards d'euros à l'Etat. C'est dans ce contexte qu'il faut appréhender l'augmentation de 2 centimes par litres de la taxe sur le diesel, destinée à financer les "dépenses de mobilité des contrats de plan Etat régions".
Quand est-ce que ça ira mieux ? Le gouvernement table désormais sur un retour à l'équilibre en 2019, au lieu de 2017. La croissance va progressivement revenir, 1,7% en 2016, 1,9% en 2017. L'inflation va augmenter - sa faiblesse inquiétait : 0,5% en 2014, 0,9% en 2015, 1,8% en 2019. Et le déficit va lentement se combler : 4,3% l'an prochain, 3,8% en 2016, 2,8% en 2017. Et, donc, l'équilibre pour 2019.
Pas sûr que tout le monde y croie... pas le Haut conseil des finances publiques en tout cas. "La prévision de croissande de 1 % paraît optimiste. Elle suppose en effet un redémarrage rapide et durable de l’activité que n’annoncent pas les derniers indicateurs conjoncturels" .
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