Reportage "C'est mathématique, il y aura 400 emplois de moins", craint une syndicaliste de l'usine Stellantis de Metz, avant la disparition des véhicules thermiques

Le PDG de Stellantis, Carlos Tavarez, se rend jeudi à Metz, où les salariés basculent progressivement sur des lignes de voitures hybrides. La chaîne historique pour véhicules essence s'arrêtera d'ici 2030.
Article rédigé par Thomas Giraudeau
Radio France
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Une chaîne de montage d'une usine Stellantis, dans le Nord, en octobre 2022 (photo d'illustration). (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Les comptes n'y sont pas pour les syndicats de l'usine de Metz, où le PDG Carlos Tavares se rend jeudi 27 avril. Des salariés des chaînes de montage des boîtes de vitesses pour véhicules thermiques sont actuellement formés pour basculer vers la nouvelle ligne d'assemblage, celle pour les véhicules hybrides, l'avenir de la marque. Mais il n'y a pas de place pour tout le monde selon Maria Casoli, du syndicat Force Ouvrière. "C'est un transfert, une transition, certes, mais au final, ce ne sera que 500 emplois sur la nouvelle ligne de production à Metz. C'est mathématique : en ce moment, on est 900, donc il y a aura 400 emplois de moins."

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La chaîne de fabrication historique, pour véhicules essence, va continuer de tourner jusqu'en 2030. Stellantis ambitionne en effet d'arrêter de produire des voitures thermiques en 2030, cinq ans avant l'interdiction de leurs ventes dans l'Union européenne.

Contactée, la direction assure que les craintes des syndicats sont infondées. Le virage vers l'hybride et l'électrique sera progressif, et pas brutal. Mais après 2030, que se passera-t-il ? "Je ne vois pas le groupe Stellantis, riche à milliards et dégageant des marges opérationnelles insolentes, faire des licenciements économiques secs, prédit Philippe Petry, délégué CFDT du site de Metz. Je pense vraiment au dialogue social et que tout sera mis en œuvre pour que tout le monde soit accompagné dans un projet individuel de fin de carrière." 

Des départs volontaires aux États-Unis et au Canada

Comme les salariés de Metz sont plutôt âgés, il y aura peu de reconversions, et beaucoup de départs volontaires en pré-retraite. Les syndicats ironisent : c'est une façon de réduire la masse salariale en limitant la casse sociale.

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Stellantis a indiqué mercredi soir qu'il allait proposer un plan de départs volontaires à certains de ses salariés aux États-Unis et au Canada, dans le but de réduire ses coûts et de financer sa transition vers l'électrique. Aux États-Unis, le programme sera proposé à environ 33 500 salariés. Ils devront avoir travaillé au moins 15 ans dans l'entreprise et dans des divisions spécifiques. L'entreprise n'a pas fourni de chiffres pour le Canada.

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