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On vous explique pourquoi les auto-écoles protestent contre la réforme du permis de conduire

Plusieurs syndicats d'auto-écoles reprochent à l'exécutif de vouloir baisser le prix du permis de conduire en favorisant les plateformes sur internet.

Article rédigé par franceinfo
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Une manifestation des auto-Ă©coles, le 26 mars 2018, Ă  Bordeaux. (MAXPPP)

Rassemblements aux portes de Paris, opĂ©rations escargots sur les autoroutes franciliennes, perturbations Ă  Bordeaux, Nice et Marseille... Les auto-Ă©coles se manifestent, lundi 11 fĂ©vrier, contre un rapport parlementaire qu'ils accusent de favoriser l'apprentissage de la conduite via des plateformes sur internet. D'aprĂšs eux, le texte – qui n'a pas encore Ă©tĂ© rendu public – impliquerait une "ubĂ©risation de leur profession". Franceinfo fait le point sur ce bras de fer autour de la rĂ©forme du permis de conduire.

>> Suivez en direct les perturbations dues Ă  la mobilisation des auto-Ă©coles

Que contient ce rapport ?  

Ce rapport a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par la dĂ©putĂ©e LREM du Gard Françoise Dumas et a Ă©tĂ© remis au Premier ministre, vendredi dernier. Il n'a pour l'instant pas Ă©tĂ© rendu public, mais les trois organisations de la profession – CNPA, Unidec, Unic – font dĂ©jĂ  front uni. "On ne sait pas ce qu’il y a dedans. Madame Dumas a bien voulu nous lire une partie. On peut imaginer que ce qu’elle ne nous a pas dit est peut-ĂȘtre le pire pour nous parce que je ne l’ai pas sentie trĂšs Ă  l’aise", explique Philippe Colombani, prĂ©sident fondateur du syndicat l'Unic. 

En novembre, Emmanuel Macron avait promis une baisse "drastique" du coût du permis de conduire, qui tourne autour de 1 800 euros en moyenne selon une étude de l'UFC-Que Choisir en 2016. Pour cela, les auto-écoles s'attendent à ce que le rapport préconise de généraliser l'inscription à l'examen en candidat libre et  d'assouplir les conditions d'enseignement de la conduite, en abandonnant l'obligation d'avoir un local. Autant d'éléments qui favoriseraient les plateformes sur internet, selon les auto-écoles.

Que dénoncent les auto-écoles ?

Les syndicats de la profession sont opposĂ©s Ă  ce projet de rĂ©forme du permis, synonyme selon eux d'une "ubĂ©risation de la profession". "On ne veut pas que la formation au permis de conduire soit associĂ©e Ă  des formations 'low cost'. On n'est pas contre les nouveaux arrivants, mais tout le monde doit ĂȘtre soumis aux mĂȘmes rĂšgles", abonde le prĂ©sident de l'Unidec, Patrick Mirouse.

De son cÎté, Patrick Bessonne, le président du syndicat majoritaire CNPA-Education routiÚre, accuse l'exécutif de vouloir créer un "systÚme hors-sol". "Nous ne sommes pas des auto-écoles de l'ancien monde, comme on nous présente parfois, mais des auto-écoles de proximité, affirme-t-il.

Tuer la proximité, c'est tuer la qualité. Et quand la qualité de l'enseignement du permis de conduire est bradée, ça devient un permis de tuer.

Patrick Bessonne, président du CNPA-Education routiÚre

"C’est un choix de sociĂ©tĂ© pour moi, ça va plus loin que la dĂ©fense des auto-Ă©coles", continue auprĂšs de franceinfo Philippe Colombani, prĂ©sident fondateur du syndicat l'Unic. "Est-ce que le monde moderne, c’est la prĂ©carisation des travailleurs ? (...) Si le monde moderne, c’est la destruction des acquis sociaux et du salariat, j’appelle ça revenir au XIXe siĂšcle." 

Les syndicats contestent également le coût, prétendument plus cher, que celui des systÚmes en ligne. "Des élÚves mal préparés vont rater l'examen, devront le repasser et paieront au final plus cher qu'annoncé", affirme Patrick Bessone.

Que proposent les auto-écoles pour faire baisser les prix ? 

Les syndicats lancent plusieurs pistes : le dĂ©veloppement de cours collectifs et des simulateurs de conduite ou la meilleure orientation des Ă©lĂšves vers les dispositifs d'aide, comme le permis Ă  un euro par jour. Surtout, ils rĂ©clament une baisse de la fiscalitĂ© Ă  laquelle sont soumises les auto-Ă©coles. "Le permis de conduire, c’est environ 70% de taxes et impĂŽts divers, s'indigne Philippe Colombani, prĂ©sident de l'Unic. Que nos hommes politiques qui empilent les taxes et les impĂŽts depuis des annĂ©es se regardent un peu dans une glace et se disent que, si on en est arrivĂ© lĂ , c’est peut-ĂȘtre aussi de leur faute."

Aujourd’hui, l’État a deux solutions pour faire baisser le prix du permis. Soit il baisse la pression fiscale, soit il passe Ă  l’ubĂ©risation de la profession, Ă  la prĂ©carisation.

président de l'Unic

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