La rente des sociétés d'autoroutes épinglée par l'Autorité de la concurrence
L'Autorité préconise notamment de modifier la formule d'indexation des tarifs des péages, rapportent "Les Echos".
Les sept sociétés concessionnaires d'autoroutes, contrôlées par les groupes français Vinci et Eiffage et espagnol Abertis, "affichent toutes une rentabilité nette exceptionnelle, comprise entre 20% et 24%, nourrie par l'augmentation continue des tarifs des péages". "Et cette rentabilité n'apparaît justifiée ni par leurs coûts ni par les risques auxquels elles sont exposées." Le jugement rendu par l'Autorité de la concurrence dans un avis, que Les Echos (article payant) se sont procurés jeudi 18 septembre, est sans appel. Et il vient appuyer celui rendu par la Cour des comptes l'an passé.
L'Autorité estime que le poids de la dette de ces sociétés, qu'elles mettent en avant pour justifier leurs profits, "apparaît largement soutenable et est par ailleurs géré dans l'intérêt des actionnaires, à qui est distribuée la totalité de leur bénéfice".
Treize recommandations
Face à cette situation, la régulation de l'Etat est "défaillante", souligne l'Autorité dans ce document de 150 pages qui doit être présenté officiellement jeudi. Elle formule 13 recommandations, dont la révision du mécanisme d'indexation des péages sur l'inflation, au profit d'une formule intégrant l'évolution du trafic. Elle propose aussi, indique le quotidien économique, "d'inclure dans les concessions une obligation de réinvestissements partiels des bénéfices, ainsi qu'un partage de ceux-ci avec l'Etat".
Mais l'Autorité reconnaît que c'est seulement à la fin des concessions actuelles, entre 2027 et 2033, que l'Etat sera réellement en mesure de remettre à plat la tarification. Et elle juge qu'il serait dans son intérêt, comme dans celui des usagers, que les concessions ne soient pas prolongées.
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