: Infographies Vitesse limitée à 80 km/h : ce que cela changerait à votre quotidien
A titre expérimental, le gouvernement a décidé d'abaisser la limitation de vitesse de 10 km/h sur trois tronçons, dès cet été. Principal objectif : rendre ces axes moins meurtriers.
Limiter la vitesse en voiture pour limiter le nombre de morts sur les routes. C'est la proposition retenue par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a dévoilé, lundi 11 mai, les trois tronçons sur lesquels la limitation de vitesse à 80 km/h sera expérimentée dès cet été. La mesure, qui pourrait être étendue aux routes à double sens sans terre-plein, agace déjà les automobilistes. L'association 40 millions d'automobilistes affirme ainsi que la réduction de la vitesse de 10 km/h n'aura pas d'impact direct sur la sécurité routière.
Entre allongement du temps de trajet et réduction du nombre de morts, quels seraient les effets de la limitation à 80 km/h ? Voici quelques éléments de réponse.
Une augmentation limitée du temps de trajet
L'une des conséquences redoutées par les conducteurs est l'allongement du temps de trajet en voiture. Cette augmentation est pourtant minime : il ne faut, par exemple, qu'une petite minute de plus pour parcourir 10 kilomètres à 80 km/h (7 minutes 30), au lieu de 90 km/h (6 minutes 30). Pour parcourir 50 kilomètres, cela signifie que vous mettrez 37 minutes et 30 secondes en roulant à 80 km/h, au lieu de 33 minutes et 30 secondes en roulant à 90 km/h. Soit une augmentation du temps de trajet de quatre minutes…
Mécaniquement, cela signifie évidemment que, plus la distance parcourue est longue, plus les conséquences sur le temps de trajet se feront ressentir. Si vous devez vous rendre à 100 kilomètres de chez vous, le retard accumulé sera de 8 minutes. Et pour parcourir 200 kilomètres à 80 km/h, il faudra compter 17 minutes de plus qu'à 90 km/h.
Une baisse du nombre d'accidents et de morts
Selon le gouvernement, une baisse de la vitesse permettrait de réduire le nombre d'accidents sur les routes. La mairie de Paris a avancé le même argument, lorsqu'elle a abaissé, le 1er janvier 2014, la limite de vitesse sur le périphérique à 70 km/h au lieu de 80 km/h auparavant. La mesure semble effectivement porter ses fruits : en 2014, le nombre d'accidents a diminué de 15,5% par rapport à l'année précédente, selon les chiffres de la préfecture de Paris.
Selon le Conseil national pour la sécurité routière (CNSR), l'abaissement de la vitesse maximale à 80 km/h permettrait, en outre, de diminuer significativement le nombre de morts sur les routes. Selon les modèles statistiques de Nilsson et d'Elvik (en PDF), qui servent de base aux estimations du CNSR, une baisse de 1% de la vitesse permet une baisse de 4% du nombre de décès. Soit près de 450 morts en moins sur les routes françaises chaque année si l'on réduit de 10 km/h la vitesse sur les routes secondaires, selon la Sécurité routière.
L'Obs rappelle par ailleurs qu'en cas de collision frontale, un choc à 80 km/h est 21% moins violent qu'un choc à 90 km/h. Un élément qui peut avoir des conséquences importantes sur la gravité des blessures subies par les passagers et le conducteur d'une voiture accidentée.
Une baisse de la consommation de carburant
et de la pollution
Abaisser la vitesse à 80 km/h pourrait enfin avoir un impact sur la pollution atmosphérique. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), les émissions d'oxyde d'azote (NOx), de particules fines (PM) et de composés organiques volatiles (COV) pourraient diminuer jusqu'à 20%.
Sans compter que rouler moins vite permet de réduire la consommation de carburant de près de 15%, selon Bison Futé. Soit une économie de trois à cinq litres lorsqu'on parcourt 500 kilomètres. Ce qui n'est pas négligeable pour le portefeuille.
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