Plan de résilience : une annonce "dérisoire et inutile", une "réponse très attendue", les réactions des professionnels
Certains dépôts pétroliers sont toujours bloqués en Bretagne pour protester contre la hausse des prix du carburant liés à la guerre en Ukraine.
"Le gouvernement a fait le choix de soutenir les pêcheurs et je l'en remercie", réagit mercredi 16 mars sur franceinfo Olivier Le Nézet, le président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Bretagne, après l'annonce par le Premier ministre Jean Castex d'un plan de résilience et d'une "aide financière exceptionnelle" pour aider les pêcheurs à encaisser la flambée des prix de l'énergie.
Cette aide consiste en une réduction de 35 centimes par litre de gazole de pêche et sera mise en œuvre jusqu'à fin juillet. "C'est une réponse qui était très attendue par tous les pêcheurs pour pouvoir continuer leur activité", indique le président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Bretagne. Les pêcheurs sont "très dépendants des énergies fossiles", assure Olivier Le Nézet.
Les jeunes agriculteurs toujours très remontés
Certains pêcheurs participaient mardi au blocage de dépôts pétroliers à Brest et Lorient pour dénoncer l'envolée du prix des carburants. Par ailleurs, depuis 8h30 mercredi 16 mars, la raffinerie Total de la zone industrielle de Lespinasse, au nord de Toulouse, est bloquée pour les mêmes raisons par le syndicat des Jeunes agriculteurs d'Occitanie.
Pour Baptiste Imbert, céréalier et membre des Jeunes agriculteurs de l'Aude, invité de franceinfo mercredi 16 mars, le plan de résilience est "une annonce complètement dérisoire et inutile". Le Premier ministre a annoncé une enveloppe de 400 millions d'euros pour financer une aide exceptionnelle à destination des agriculteurs mais selon Baptiste Imbert, "ça ne représente rien du tout en termes financiers, rien du tout !"
Un taux d'endettement trop fort pour certaines entreprises
Les Jeunes agriculteurs portaient une revendication qui n'a pas été entendu : le plafonnement à un euro le litre sur le gaz non routier (GNR), utilisé pour les engins agricoles. "Une moyenne sur une dizaine d'années, un moyenne haute donc on a fait un geste", estime Baptiste Imbert. Une "immense déception" pour le céréalier : "aujourd'hui, sur mon exploitation, ça représente l'équivalent d'un salaire sur une année, un salaire supplémentaire à sortir pour payer cette hausse."
"L'endettement est tel que certaines entreprises ne pourront pas signer de prêts garantis par l'Etat", réagit ce mercredi sur franceinfo François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Et il développe : "Aujourd'hui, une entreprise qui résigne un PGE arrive à un taux d'endettement qui risque de ne pas lui permettre de pouvoir rembourser ce prêt garanti par l'Etat, puisqu'on a souvent un an à deux ans de décalage et après, il faut l'amortir sur quatre ou cinq ans."
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