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"On n'a pas tous les moyens de changer de véhicule" : les automobilistes partagés par l'interdiction du diesel dans le Grand Paris

La métropole du Grand Paris a annoncé lundi l'interdiction des voitures diesel immatriculées avant 2001 dans la petite couronne parisienne. 79 communes sont concernées. Une décision qui divise les automobilistes franciliens. 

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Véhicules à Paris, en juillet 2018. (LUC NOBOUT / IP3 PRESS/MAXPPP)

Aux abords de l'autoroute A86 à Colombes (Hauts-de-Seine), Romain fulmine. "La chasse au diesel, c'est un bon prétexte pour augmenter les tarifs de l'essence, lâche le jeune homme, propriétaire d'un véhicule essence, mais qui a choisi de rentrer chez lui en vélo. On nous a incité à acheter du tout-diesel pendant des années, maintenant c'est le contraire... c'est un peu facile" 

Lundi 12 novembre, le conseil de métropole du Grand Paris a annoncé vouloir interdire d'ici juillet 2019 la circulation des véhicules diesel immatriculés avant 2001 dans la petite couronne parisienne. Un espace très fréquenté, délimité par l'autoroute 86 qui fait le tour de la capitale.

Plus de 5 millions d'habitants concernés

Ce "super-périphérique", traversé quotidiennement par 275 000 voitures sur certains tronçons, doit devenir "une zone à faible émission". Pour valider la mesure, des arrêtés doivent encore être pris dans chacune des 79 communes concernées. Mais en cette période de fronde contre la hausse des prix du diesel, la décision fait grincer des dents les automobilistes. 

Sur le pare-brise de sa Scenic, Florence arbore une vignette Crit'Air n°3. Elle n'est pas concernée par l'interdiction future, ce qui ne l'empêche pas d'y être défavorable : "Ce n'est pas une bonne mesure pour tout le monde. On n'a pas tous les moyens de changer de véhicule", regrette-t-elle. 

"Ça fait partie du jeu", nuance James, au volant de sa Laguna. Avec une voiture achetée en 2002, il n'est pas concerné non plus, mais se sent impliqué dans la défense de l'environnement. "C'est histoire qu'on vive plus longtemps, quand même !", s'exclame le jeune homme. 

Chez les professionnels aussi, l'idée commence à faire son chemin. Adrien, menuisier à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), se prépare à se séparer de sa camionnette Peugeot – Crit'Air n°5, celle des véhicules diesel anciens – qui vient de tomber en panne. Mais il préfère voir le bon côté. "Il faut préserver la Terre, on n'en a qu'une, pas deux... c'est pour ça que cette voiture doit arrêter de rouler", s'amuse l'artisan.

Le président de la métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, souligne que la pollution atmosphérique causerait la mort de 5 000 à 6 000 personnes chaque année. 

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