Compromis sur le diesel en Allemagne : "C'est au moment où le problème des émissions du diesel est résolu qu'il n'a plus la cote"
François Roudier, porte-parole du Comité des constructeurs français d’automobiles, a commenté sur franceinfo le compromis trouvé mardi entre le gouvernement allemand et les constructeurs pour mettre au garage les vieux véhicules diesels polluants.
"C'est au moment où le problème des émissions du diesel est résolu qu'il n'a plus la cote et que les gens préfèrent d'autres motorisations", a estimé mardi 2 octobre sur franceinfo François Roudier, porte-parole du Comité des constructeurs français d’automobiles, alors qu'un compromis a été trouvé en Allemagne entre les constructeurs et le gouvernement pour en finir avec les vieux diesels polluants encore en circulation. Il prévoit une mise à jour des véhicules aux frais des constructeurs ou une prime à la reprise pour l'achat d'une voiture plus récente.
franceinfo : La ministre allemande de l'Environnement dit que c'est à l'industrie automobile de payer. Est-ce que vous trouvez cela logique ?
François Roudier : Les Allemands font ce qu'ils veulent. On a un système un petit peu différent en France. On commence à avoir des restrictions de circulation liées aux pastilles depuis maintenant près de deux ans, et puis surtout des mesures de prime à la conversion pour sortir les véhicules les plus polluants, on a vu récemment que cela fonctionnait très bien. Donc on n'est pas du tout dans le système allemand de vouloir modifier des moteurs. D'ailleurs les constructeurs allemands se sont engagés, mais les constructeurs étrangers sont très réservés, parfois hostiles, je pense à Volvo qui a dit qu'il préférait donner une prime pour que les gens achètent des modèles plus récents.
Est-ce qu'aujourd'hui un véhicule diesel respecte les normes antipollution ?
Tous les véhicules qui ont été immatriculés avec les nouvelles normes dites WLTP, un système d'homologation qui représente beaucoup plus la réalité de ce que sont les voitures d'aujourd'hui, tous ces nouveaux moteurs, qu'ils soient diesel ou essence, respectent les normes en vigueur. On a des nouvelles normes qui sont couplées avec des systèmes de roulage en réalité. On n'est plus dans un problème diesel. C'est au moment où le problème des émissions du diesel est résolu qu'il n'a plus la cote et que les gens préfèrent d'autres motorisations.
La fin du diesel est à quelle échelle de temps, selon vous ?
Elle va être totalement conditionnée par le succès des véhicules électrifiés, c'est-à-dire les véhicules à la fois 100% électriques et les véhicules dits hybrides rechargeables, qui vont remplacer le diesel dans la fonction dans laquelle il est imbattable, pour les gros rouleurs, les gens qui font 15 000 voire 20 000 kilomètres par an. Le démarrage de ce marché est fondamental, parce que c'est celui-là qui va conditionner la sortie du diesel, et aussi nos engagements européens de faibles émissions en CO2.
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