"Nous voulons que toute l'Europe fasse un effort" : Olaf Scholz plaide pour une prime européenne à l'achat d'une voiture électrique

En campagne pour sa réélection, le chancelier allemand Olaf Scholz cherche par tous les moyens à relancer l’industrie automobile et les ventes de modèles électriques.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le chancelier allemand Olaf Scholz (au centre) a visité une usine du constructeur Ford en difficulté, à Cologne le 10 décembre 2024. (SASCHA SCHUERMANN / AFP)

Comment relancer les voitures électriques, alors que leurs ventes sont à la peine en Europe ? Une nouvelle fois, en novembre, les statistiques confirment l’effondrement du marché en Allemagne avec 35 167 véhicules vendus, soit 22% de moins qu’un an plus tôt. Le chancelier allemand plaide pour la mise en place d’une prime européenne. Olaf Scholz a fait cette proposition, mardi 10 décembre, après avoir visité l’usine du constructeur Ford, à Cologne, qui est en grosse difficulté.

L'une des raisons de cette désaffection est que les consommateurs jugent les prix trop élevés. Il faut dépenser 52 700 euros pour une voiture électrique neuve, contre 44 600 euros pour un moteur thermique. Les prix se sont envolés depuis que l’État allemand, en quête d’économies, a mis un terme brutalement aux primes d’aide à l’achat. Ce bonus permettait d’économiser jusqu’à 7 000 euros si l’on ajoutait l’aide supplémentaire versée par les fabricants.

L'industrie automobile allemande à la peine

La fin de ce coup de pouce a fait plonger les ventes en Allemagne et amplifié les difficultés des constructeurs confrontés à la concurrence croissante de la Chine. Volkswagen, le premier constructeur automobile européen, envisage la fermeture de deux usines et Ford, dont le siège européen est en Allemagne, a récemment annoncé un plan de suppression de 2 900 emplois dans le pays d'ici à 2027. 

Fleuron de l’industrie outre-Rhin, l’automobile vacille. Ces dernières semaines, l’économie s’est invitée au cœur de la campagne des législatives qui se dérouleront le 23 février. Devant les salariés de Ford, Olaf Scholz a promis de soutenir le marché de l’électrique. La meilleure façon de le faire, selon le chancelier, est avec une prime européenne qui serait bien plus efficace, selon lui, que des aides nationales isolées. "Nous voulons aussi que toute l'Europe fasse un effort", a déclaré Olaf Scholz.

Une autre possibilité serait une aide du gouvernement allemand, après approbation des autorités européennes, "se concentrant sur ce qui est produit ici", a poursuivi le chancelier allemand.  Un tel modèle existe déjà en France : les primes à l'achat de voitures électriques, qui ont aussi drastiquement baissé, y sont versées selon un catalogue complet de critères environnementaux, tenant également compte de la production et du transport. Les voitures électriques produites en Chine à partir d'électricité carbonée sont ainsi exclues du dispositif.

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