ArcelorMittal : 9.000 emplois menacés, 6.000 en Europe
L’acier, au cœur de la crise mondiale :
_ Quelques semaines après avoir annoncé la fermeture provisoire d’une douzaine de hauts fourneaux en Europe (lire notre article) pour réduire sa production de 35%, ArcelorMittal convoquait en urgence aujourd’hui les syndicats au siège luxembourgeois. Pour leur annoncer la suppression prochaine de quelque 9.000 emplois dans le monde, dont les deux-tiers en Europe. Soit l’équivalent de 3% de ses effectifs – le premier groupe sidérurgique mondial emploie 320.000 personnes.
Ces suppressions de postes devraient toucher en priorité les services commerciaux, l’administratif et les services généraux du groupe. Des coupes sombres dans ces trois départements devraient permettre à ArcelorMittal de réaliser quelque 775 millions d’euros d’économies.
Le groupe est confronté à une baisse sans précédent de la demande d’acier dans le monde, sur fond de ralentissement économique. L’acier, utilisé principalement dans le bâtiment et l’industrie automobile, est touché de plein fouet par le ralentissement économique qui frappe en priorité ces deux secteurs.
Mais au-delà au recul de la demande, la famille Mittal – principal actionnaire du groupe – cherche à limiter la "casse" sur sa fortune, bâtie dans l’acier : or, le titre Mittal a perdu 80% de sa valeur en quelques mois.
"Arcelor fait des profits mais les sidérurgistes n'en profitent pas", pouvait-on lire aujourd’hui sur une banderole apposée devant la préfecture d’Istres (Bouches-du-Rhône). Les salariés du groupe se mobilisent, ils ne veulent pas être "les dindons de la crise". Et rappellent, eux aussi, que le groupe a encore fait 3,8 milliards de dollars de résultat net au troisième trimestre 2008. Et réalisé un résultat d’exploitation en hausse de 76% par rapport à la même période 2007.
Gilles Halais avec agences
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