Après Banque Populaire Pérol prend l'Ecureuil
Le groupe mutualiste Banque Populaire a essuyé en 2008 sa première perte depuis des décennies à cause des mauvais résultats de sa filiale Natixis (qui a annoncé plus tôt une perte de 2,8 milliards), qu'elle détient conjointement avec la Caisse d'Epargne. Le groupe, qui avait dégagé un bénéfice de plus d'un milliard en 2007, a perdu 468 millions d'euros en 2008. La Caisse d'Epargne quant à elle annonce une perte de 2 milliards d'euros pour 2008.
Le "parachutage" de François Pérol, nommé hier à l'unanimité à la tête de la Banque Populaire, est donc confirmé. Mais, dans son communiqué, il n'a pas fait mention de sa fusion avec la Caisse d'Epargne, qui devait être officialisée dans la journée. "Avec l'arrivée de François Pérol, le groupe Caisse d'Epargne franchit une nouvelle étape dans son rapprochement avec les Banques Populaires et marque sa volonté de donner naissance au deuxième groupe bancaire français", a déclaré le président du conseil de surveillance, Yves Hubert, cité dans le communiqué.
Au même moment, dans son édition datée de vendredi le Monde publie une mise en garde du président de la commission de déontologie. Le quotidien fait état d'un courriel envoyé par Olivier Fouquet à l'ensemble des membres de la commission et cite son président lui-même. Dans son courriel, Olivier Fouquet explique la position exprimée dans une lettre adressée le 24 février à Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée.
Interrogé par le journal, Olivier Fouquet estime que François Pérol peut s'éxonérer du passage devant la commission "compte tenu de la nature des fonctions qu'il a exercées" en tant que secrétaire général adjoint de l'Elysée. Il ajoute que la saisine de la commission destinée à éviter pantouflage et corruption est facultative. Mais Le Monde relève que dans un passé récent, tous les membres de cabinets ministériels qui ont rejoint le secteur privé sont passés devant elle.
Olivier Fouquet précise avoir rendu un avis personnel sans avoir entendu François Pérol et sans savoir s'il a pu outrepasser ses fonctions notamment en s'occupant de l'Elysée de la fusion des Banques populaires et des Caisses d'épargne. Dans ce cas, explique Olivier Fouquet au Monde, si l'Etat ne saisissait pas la commission "c'est à ses risques et périls." "C'est un délit pénal", ajoute-t-il. Si la commission n'était pas saisie alors qu'elle le devrait, l'intéressé risque trois ans d'emprisonnement et 3.000 euros d'amende.
Caroline Caldier, avec agences
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