Alcool : bras de fer entre les lobbys et les autorités de santé
Quelques jours seulement après l'assouplissement de la loi Evin, une vaste campagne de publicité de la filière viticole est lancée. Elle conseille deux verres de vin pour les femmes chaque jour, en s'appuyant sur des données qui date de plus de dix ans.
Des grains de raisins qui vantent les mérites du vin : voici la campagne publicitaire déclinée en quatre visuels par la filière viticole, qui inonde la presse et les réseaux sociaux depuis le 6 décembre. Elle vise à informer le consommateur du nombre de verres de vin auquel il a le droit par jour, sans altérer sa santé.
"Une incitation à la consommation"
Mais pour les autorités de santé et les médecins, cette campagne est un détournement de préconisation médicale. "On va être envahis de publicités, d'abord pour le vin, puis ensuite pour tous les alcools. Ils commencent avec une stratégie qui semble être pour la prévention, mais qui est quand même une incitation à la consommation (notamment) sur les réseaux sociaux, pour les 15-30 ans", estime le Pr Reynaud, psychiatre addictologue.
La publicité s'appuie sur des chiffres tirés d'un document officiel de la Haute autorité de santé : deux verres pour les femmes, trois pour les hommes par jour, sont des repères pour les médecins pour détecter une consommation à risques, et non pas une norme à respecter.
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