Airbus livre son premier gros porteur

Ces 18 mois de retard auront couté cher à l’avionneur européen. Les charges liées au retard de l'A380 ont pesé pour 2,5 milliards d'euros dans l'exercice 2006 d'Airbus. La facture totale de la crise devrait dépasser 6 milliards d'euros d'ici à 2010. Mais aujourd’hui la direction et les salariés, aimeraient retrouver du baume au cœur en exhibant fièrement leur travail. Pourtant, les tensions sociales sont à leur comble depuis la mise en œuvre du plan de redressement Power8, qui prévoit la suppression d'ici à 2010 de 10.000 emplois, dont la moitié chez les sous-traitants. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le groupe est également touché par le scandale des délits d’initiés présumés qui touche sa maison mère EADS. Ces délits touchent précisément aux questions de retard de production de l’A380. Hier, Arnaud Lagardère, dans son Journal Du Dimanche, affirmait dans une interview que ni lui, ni son groupe n’étaient coupables dans cette affaire.

Quoi qu’il en soit la cérémonie a eu lieu dans la matinée au centre de livraison à Colomiers (Haute-Garonne), dans l'agglomération toulousaine. Lors de la cérémonie, le quadriréacteur, livré devant 600 personnes --salariés d'Airbus, de Singapore Airlines et de journalistes-- a roulé et non volé. Il partira demain pour Singapour, d'où il effectuera son premier vol commercial le 25 octobre en ralliant Sydney. Les places de ce vol aller-retour, mises aux enchères sur le site internet eBay, ont rapporté 1,3 million de dollars, somme reversée à des œuvres caritatives. Seul réconfort peut-être pour Airbus, cette semaine, son principal concurrent Boeing a annoncé un report de six mois de la livraison du premier B787 Dreamliner.