Airbus a écrasé au Bourget jeudi son rival US Boeing, en signant la plus grosse vente de l'histoire en nombre d'avions
Avec la vente de 200 appareils au malaisien AirAsia, le consortium européen peut revendiquer un record absolu de commandes dans un salon aéronautique.
Cette commande ferme, qui représente 18,5 milliards de dollars au prix catalogue, fait tomber le précédent record de moins de 24 heures : 180 moyen-courriers A320 pour la compagnie indienne IndiGo.
Quelques heures avant l'annonce d'AirAsia, une autre compagnie asiatique à bas coûts, l'indienne GoAir a passé une commande ferme pour 72 A320 Neo, confirmant une intention exprimée récemment.
Lors de la clôture du salon professionnel, Airbus a aussi dévoilé qu'un client mystère avait commandé 10 très gros porteurs A380, portant le total à 12 pour cet appareil, le plus grand avion de ligne au monde.
"C'est le meilleur salon de tous les temps pour Airbus en termes de commandes", s'est félicité Tom Enders, le patron du constructeur européen lors de la conférence de presse clôturant les annonces de l'avionneur.
Au total, Airbus a annoncé avoir enregistré au Bourget 730 commandes, pour une valeur de 72 milliards de dollars. Et ce chiffre ne comprend pas les 180 appareils pour IndiGo: officialisée mercredi, cette commande avait déjà été comptabilisée dans ses carnets avant l'ouverture du salon.
Dans le détail, l'avionneur européen a signé 418 commandes fermes d'avions pour près de 44 milliards de dollars et des protocoles d'accord pour 312 appareils pour 28,2 milliards.
Airbus a largement dépassé son objectif initial d'un demi-millier de commandes au Bourget, grâce à la razzia sur l'A320 Neo, version remotorisée et moins gourmande en carburant de son moyen-courrier vedette, qui pèse 90% de ses commandes de la semaine.
"Avec plus de 1.000 engagements six mois seulement après son lancement, notre A320 Neo est un véritable best-seller", s'est réjoui Tom Enders jeudi, avouant avoir "largement sous-estimé la demande du marché".
Boeing boit la tasse
Face à son rival européen, Boeing n'a pratiquement pas existé au plan commercial au Bourget. Certes, l'avionneur américain n'a jamais utilisé le salon comme caisse de résonnance pour ses commandes, mais avec seulement 195 commandes depuis janvier (134 commandes nettes au 14 juin, plus 61 fermes au salon), il paie le prix de sa léthargie face à l'offensive Neo.
Le Neo permet, selon son constructeur, de consommer 15% de carburant en moins, un enjeu crucial pour les compagnies étant donné les prix de l'or noir. "Le carburant représente désormais près de 30% des coûts du transport aérien, soit plus du double des 13% de 2001", a calculé début juin l'Association internationale du transport aérien (Iata).
En face, le Boeing 737 vieillissant est à la croisée des chemins. Il faut soit le remotoriser, soit l'abandonner au profit d'un autre avion qui arriverait plus tard et serait plus cher. Et le constructeur américain n'a pas encore tranché la question.
Boeing "a une approche très disciplinée" du sujet, avait déclaré avant le salon Jim Albaugh, le patron de la branche aviation civile du géant américain, ajoutant que la décision devrait intervenir "probablement d'ici la fin de l'année".
A la Bourse de Paris, l'annonce de la commande d'AirAsia et le bilan astronomique d'Airbus ont donné un coup de fouet au titre EADS, qui prenait 1,2% à 22,12 euros peu avant 14H00 dans un marché en repli de 1,38%.
Jeudi était la dernière journée réservée aux professionnels au salon du Bourget, qui ouvre ses portes vendredi au grand public.
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