Air France en crise, fait le pari de l'A380
Air France, livrée vendredi de son premier A380, devient la 1ère compagnie européenne propriétaire de l'avion géantAir France, livrée vendredi de son premier A380, devient la 1ère compagnie européenne propriétaire de l'avion géant
Un pari risqué au moment où le trafic mondial de passagers a baissé de 6% sur les huit premiers mois de l'année, selon l'Association internationale du transport aérien, qui prévoit 11 milliards de dollars de pertes pour les compagnies cette année.
Le premier vol commercial d'Air France aura lieu le 20 novembre, entre Paris et New York.
La compagnie Air France qui a commandé douze A380 doit prendre possession de son appareil sur le site Airbus de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, qui est le centre de livraison pour toutes les compagnies d'Europe et du Moyen-Orient. L'appareil s'envolera ensuite vers l'aéroport parisien de Roissy dans l'après-midi.
En devenant la première compagnie européenne dotée du plus grand avion de ligne du monde, après Singapore Airlines, Emirates et l'australienne Qantas, Air France, qui traverse actuellement une période difficile, réalise une opération flatteuse pour son image.
Caractéristiques de l'appareil
L'avion géant coûte cher, près de 330 millions de dollars au prix catalogue. Il pourra accueillir 538 passagers en trois classes: neuf en première, 80 en classe affaires, 449 en économique. C'est plus de sièges que chez Singapore Airlines ou Emirates, qui avaient particulièrement mis l'accent sur l'espace et le confort à bord, voire le luxe. L'A380 constitue donc un avantage parce qu'il pourrait permettre plus de 20% d'économies d'exploitation, en réduisant notamment les dépenses en kérosène, souligne Bruno de la Rochebrochard, analyste chez Raymond James.
Réaliser des économies
Air France, qui a enregistré une lourde perte au premier trimestre et a lancé un plan de départs volontaires, espère réaliser des économies grâce à l'avion géant, à l'heure où le transport aérien est durement touché par la crise. Un A380 pourra ainsi remplacer à lui seul deux long-courriers d'un autre modèle, par exemple un Airbus A340 et un Boeing 777-200, explique-t-on chez Air France. Or, les compagnies doivent aujourd'hui "absolument améliorer la productivité et réduire les coûts d'exploitation", explique Bruno de la Rochebrochard. "A très court terme, ça marchera bien parce qu'il y a un engouement pour l'A380, mais si le rebond du premium (premières et classes affaires, ndlr) se fait attendre, c'est un pari qui n'est pas évident", poursuit-il. D'autant que si le baril de pétrole reste actuellement à des niveaux relativement modestes - autour de 80 dollars - il risque de repartir à la hausse avec la reprise économique future.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.