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Affaire d'espionnage: Renault dédramatise

Dans une interview accordée au Monde, Patrick Pélata, directeur général délégué du groupe, explique que la "batterie du futur" n'est pas concernée par cette affaire. Autrement dit que la technologie ne serait pas concernée. Patrick Pélata estime tout de même qu'il s'agit "d'un travail de professionnels. Renault est victime d'une filière organisée internationale". Mais à aucun moment il n'évoque de piste chinoise. L'un des cadres impliqué est convoqué par la direction la semaine prochaine.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©Reuters)

Dans le Monde, Patrick Pélata revient en détail sur l'origine de cette affaire: “Une alerte a été déclenchée, fin août, dans le cadre de la procédure déontologique que nous avons mise en place en 2007. Elle a donné lieu à des investigations qui se sont poursuivies pendant quatre
mois. Notre système a donc fonctionné correctement. Au bout de
quelques semaines, nous sommes arrivés à la conclusion que nous
étions face à un système organisé de collecte d’informations économiques,
technologiques et stratégiques pour servir des intérêts situés à l’étranger. Celui-ci concernait trois cadres qui occupaient des postes clés au sein de l’entreprise et dont nous n’avons pas souhaité confirmer l’identité. Renault
n’est, d’ailleurs pas à l’origine de la communication autour de cette affaire.

Mais il ne semble pas inquiet sur l'importance des fuites:

“Nous avons fait le point avec nos équipes techniques sur les
sujets lesplus critiques. Les choses sont claires: aucune pépite technologique, stratégique sur le plan de l’innovation, n’a pu filtrer en
dehors de l’entreprise, y compris les presque 200 brevets déposés
ou en cours de dépôt. Qu’il s’agisse notamment de la chimie des électrodes, de l’architecture des batteries, de l’assemblage des différents éléments, du chargeur ou du moteur lui-même, nous sommes
sereins: rien de critique ne semble être parti à l’extérieur.
Quant au travail effectué avec le Commissariat à l’énergie atomique sur la batterie du futur, il n’est pas concerné par cette affaire. Bref, nous sommes intervenus à temps. En revanche, nous estimons
que des informations sur l’architecture de nos véhicules,sur
les coûts et le modèle économique du programme peuvent avoir fuité.
C’est grave mais moins que si le préjudice avait porté sur la technologie.”

Des fautes lourdes

Patrick Pélata revient également dans cette interview sur la mise à pied des trois cadres suspectés: “Nous ne sommes ni la justice, ni la police. En revanche, nous avons acquis la conviction que ces trois personnes ont effectivement commis des fautes lourdes. Sur le plan juridique, nous sommes en train d’étudier toutes les options qui conduiront inévitablement à un dépôt de plainte.”

L'un des trois cadres dirigeants mis en cause dans cette affaire est d'ailleurs convoqué par le direction mardi prochain. Plusieurs sources ont affirmé à l'Agence France Presse qu'il s'agissait d'un entretien préalable à un licenciement éventuel.

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