Vol AF212 : un crash classé secret défense depuis cinquante ans
Le 3 décembre 1969, un Boeing Air France s'est abimé en mer, ne laissant aucun survivant. L'enquête sur le crash de cet avion, reliant Caracas (Venezuela) à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), n'a jamais été résolue.
Le passé et les interrogations lui reviennent inlassablement en mémoire quand il remonte les allées du cimetière du François, en Martinique. Jean-Yves Banidol a perdu son père dans le crash de l'avion d'Air France, l'AF212. Presque 50 ans après, il ne connait toujours pas les circonstances du drame. Le 3 décembre 1969, le Boeing d'Air France quitte le Venezuela pour la Guadeloupe. Moins de deux minutes après son décollage, l'appareil s'abîme en mer avec à son bord 62 personnes. Il n'y a aucun survivant.
La présence d'explosifs à bord de l'avion ?
À l'époque, les médias s'interrogent sur les éventuelles causes du crash, comme l'explosion criminelle. Dans deux rapports rédigés après le crash, l'inspection générale de l'Aviation civile évoque la présence d'explosifs à bord de l'avion. Ces deux rapports sont classés secret défense pour dix années encore. Parmi les passagers, deux noms retiennent l'attention : Euvremont Gene, le secrétaire général du PC guadeloupéen, et Dolor Banidol, membre du bureau politique du PC martiniquais. Tous deux revenaient d'un congrès du PC à Santiago, au Chili. Ils auraient pu être visés. Pour leurs camarades, s'ils ont disparu, c'est parce que leur proximité avec des indépendantistes antillais dérangeait. Pour obtenir la déclassification des documents, plusieurs familles de victimes ont écrit à Emmanuel Macron au printemps. Elles attendent la réponse.
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