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"On ne sait pas qui va partir, qui va rester": l'industrie aéronautique toulousaine paie un lourd tribut à la crise du secteur aérien post-coronavirus

Près des trois quarts des 5 000 postes qu'Airbus compte supprimer en France le seront dans la capitale européenne de l'aéronautique. 

Article rédigé par Stéphane Iglésis
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Devant l'usine Louis Breguet à Colomiers. (FRANCEINFO)

À Toulouse à l’entrée de l’usine Louis Bréguet à Colomiers les salariés accusent le coup. Les jeunes salariés ou intérimaires rencontrés cet après-midi-là étaient persuadés d’avoir choisi la sécurité en entrant dans une entreprise florissante. Las. Toulouse va en effet payer un lourd tribut à la crise du secteur aérien post-coronavirus dans le secteur aéronautique : près des trois quarts des 5 000 postes qu'Airbus compte supprimer en France le seront dans la capitale européenne de l'aéronautique. D'après le décompte communiqué jeudi ux syndicats en comité de groupe, outre Toulouse, le plan social chez Airbus et sa filiale Stelia Aerospace touche aussi durement Saint-Nazaire et Nantes.

"C’est comme la roulette russe"

Aussi, certains ont l’impression que leur rêve est en train de se briser. Maxime et Nicolas travaillent au poste 40 sur une ligne d’assemblage de l’A320, et ont été formés ensemble au lycée Airbus : "C’est comme la roulette russe, confie l’un. On ne sait pas qui va partir, qui va rester. On se regarde tous entre nous, en nous demandant ce qui va compter pour leur choix de licenciement…" "Cela fait bientôt quatre ans qu’on est chez Airbus."

On voyait notre avenir tracé, et en fait pas du tout… On vient au travail, mais plus avec le sourire.

Nicolas

à franceinfo

 

Fabien Clerc est intérimaire depuis 5 ans et son entretien d’embauche était programmé. À la place, son contrat n’est pas renouvelé : "Cinq ans que j’attends une embauche… Avec le coronavirus, les intérimaires n’ont pas été renouvelés, on les a vus partir un par un. C’est très dur, c’est l’ascenseur émotionnel…" Seul Jean-Luc, 59 ans, garde un peu de distance : "Faut garder le moral ! On a des programmes qui sont porteurs… On est dans le creux, il faut se serrer les coudes…" Dans la ville rose quand Airbus et ses  sous-traitants toussent, tout le monde éternue et voir l’avenir en noir.

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