"On est content du résultat" : Airbus fait voler pour la première fois son avion Blade et ses ailes nouvelle génération
Le premier vol d’essai d'un Airbus équipé de voilures laminaires expérimentales a eu lieu mardi. Objectif de cette nouvelle technologie : réduire de 4% la consommation de carburant en vol.
Airbus travaille sur de nouvelles ailes pour ses avions afin d'écouler plus facilement l'air et obtenir une nouvelle réduction de la consommation. Le projet s’appelle Blade (Breakthrough laminar aircraft demonstrator in Europe) et ça fonctionne.
Le premier vol d’essai de l'Airbus A 340-300 modifié, pour tester ce nouveau procédé issu d’un programme de recherche de l’Union européenne, a eu lieu mardi 26 septembre entre Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, et Toulouse, en Haute-Garonne.
Au premier coup d'œil, la différence avec un A 340 normal n’est pas spectaculaire, car la technologie est testée sur l’extrémité des ailes, c'est-à-dire de la voilure. Les ingénieurs d’Airbus ont ajouté un élément d’aile dite "laminaire", censée réduire au minumum les turbulences. L'aile a été équipée de caméras infrarouges et de capteurs, avec notamment une centaine de points de mesures de l’ondulation de la surface des ailes.
"L'idée est d'avoir un flux d'air qui soit laminaire jusqu'à l'extrémité de l'aile, le plus loin possible, explique Charles Champion, le responsable de l’ingénierie chez Airbus. Et comme ça on peut gagner jusqu'à 4% de consommation de carburant sur un avion conçu d'entrée avec une aile laminaire."
Test réussi, mais temps de vol allongé
"Là, c'est une démonstration, c'est vraiment intégrer la technologie et voir si cette technologie fonctionne en conditions réelles – à l'échelle 1, sur un avion en vol, en vitesse de croisière – et aussi dans le temps, par rapport aux impuretés, par rapport au vieillissement de la cellule", poursuit Charles Champion.
[L'objectif est d'] être sûr qu'on aura bien cette économie d'énergie pendant toute la durée de vie de l'avion
Charles Champion, responsable de l’ingénierie chez Airbusà franceinfo
Hugues van der Stichel est l’un des deux pilotes d’essai de ce premier vol. "Aucune vibration. Structurellement c'est bon, dit-il ravi. L'objectif est d'avoir un écoulement laminaire et non seulement on l'a eu, mais en plus on l'a mesuré. Donc, en gros, on est quand même content du résultat."
Ce nouveau procédé devrait permettre de baisser légèrement la consommation Mais pour l’instant il y a un os : il baisse aussi la vitesse de croisière optimale de 70 km/h, donc il allonge légèrement le temps de vol.
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