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"Les gens ont envie de voyager" : dans les aéroports parisiens, la pandémie est presque oubliée

Alors que le congrès de l'Union des aéroports français se réunit du jeudi 24 au vendredi 25 novembre, les compagnies aériennes se targuent d'avoir quasiment retrouvé leur niveau de trafic d'avant Covid. 

Article rédigé par franceinfo - Louise Buyens
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des voyageurs devant les panneaux d'annonce du terminal 2 de l'aéroport de Roissy-Charle-De-Gaulle, en septembre 2022. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Roissy-Charles-De-Gaulle est-il guéri du Covid ? La reprise est en tout cas fulgurante dans le plus grand aéroport de France. Le bruit des valises à roulettes résonne de nouveau dans les halls et couloirs. Le taux de trafic des aéroports parisiens est de 80% par rapport à celui de 2019. C'est grâce notamment à la reprise de cet été, malgré les destinations asiatiques qui n'ont pas encore toutes rouvert. Un redémarrage en trombe, salue le directeur général exécutif du groupe ADP (ex Aéroports de Paris), Edward Arkwright : "On a accueilli à Orly et à Roissy 72 millions de passagers, ce qui marque une bonne performance. Des chiffres qui sont conformes à nos prévisions, donc c'est une bonne nouvelle. Mais c'est une nouvelle que nous avions anticipée."

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En 2023, le trafic pourrait atteindre entre 85% et 95% et le retour à 100% ne devrait pas arriver avant 2025. Visiblement, la hausse de plus de 19% sur un an du prix des billets d'avion n'est pas un frein : les voyageurs dépensent aussi dans les commerces au sol. "Les gens ont envie de voyager et on le voit bien", observe Olivier, qui vend des magazines à l'aéroport de Roissy. "On est effectivement sur une forte tendance, une forte hausse. Le panier moyen est en augmentation également. On est autour de 15 euros."

Groupe ADP recrute, mais pas assez vite

D'autres commerçants ont, eux, bien du mal à recruter pour accompagner la reprise. Carine, employée d'une chaîne de restauration, raconte des conditions de travail difficiles. "On a beaucoup d'arrêts maladie. Les horaires parfois, sont fatigantes : on commence à 5 heures, 5 heures 30, jusqu'à 14 heures."

"Souvent, les gens ne restent pas aussi, selon moi, parce que le salaire, ce n'est pas trop ça. Les heures supplémentaires, on n'est pas payés, les jours fériés, c'est pareil."

Carine, employée d'une chaîne de restauration à l'aéroport de Roissy

à franceinfo



Dans les aéroports de Paris, 1 300 salariés sont partis pendant la pandémie. Aujourd'hui, l'entreprise fait marche arrière, mais ça ne va pas suffire, selon le secrétaire général de la CFE-CGC, principal syndicat chez Groupe ADP : "C'est quand même un engagement de la direction d'embaucher 700 personnes dans le cadre de la rupture conventionnelle collective (RCC), en remplacement, explique Rachid Eddaidj. Cela dit, il y a le temps de mise en route, le temps de formation, le temps de recrutement. Et c'est assez compliqué de mettre tout ça en route avec cette reprise que je trouve assez fulgurante."


Selon Groupe ADP, plus de 400 personnes ont déjà été embauchées depuis le début de l'année. De quoi éviter la pagaille qu'ont connu cet été les aéroports de Schiphol aux Pays-Bas et Heathrow en Angleterre.

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