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Grève illimitée dans les aéroports : "Les sociétés ont profité de la crise pour ne pas augmenter les salaires, mais il n'y a pas de crise", dénonce un salarié gréviste

Une grève illimitée débute ce jeudi dans tous les aéroports de France à l'appel de la CGT. La société ADP, qui gère les aéroports de Paris, annonce l'annulation d'un quart des vols à Roissy-Charles de Gaulle ce jeudi matin. D'autres seront retardés.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un panneau de signalisation au niveau du Terminal 1 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. (OLIVIER BÉNIS / RADIOFRANCE)

Au total, une centaine d'avions ne partiront pas de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle, jeudi 9 juin, dont 85 rien que pour Air France, principale compagnie à y opérer. Une intersyndicale appelle en effet tous les salariés de l'aéroport à la grève pour demander des augmentations. Un quart des vols à Roissy-Charles de Gaulle sont annulés, dont 85 uniquement pour Air France, principale compagnie à y opère. Il s'agit de vols courts et moyens courriers. D'autres seront retardés, notamment pour les longs courrier de la compagnie. 

>> Grève illimitée dans les aéroports : "On réclame juste des salaires décents", explique un syndicat CGT

Parmi les demandes de personnels mobilisés, il est question de compensations face à l'inflation. Ainsi, depuis 2017, Abdelamid Ijaouane travaille pour un sous-traitant d'Air France qui s'occupe du fret à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (Seine-Saint-Denis). Avec sa femme et ses deux filles, il habite à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), à une vingtaine de kilomètres de son travail. 

"On est obligé d'avoir une voiture"

Et tous les jours, c'est sa voiture qu'il prend : "On travaille tout le temps en horaires décalés. On fait des nuits, on fait des matins, on fait des dimanches... Ca tourne, donc on est obligé d'avoir une voiture. Les transports en commun, ça reste un peu compliqué la nuit", explique-t-il. Et avec la flambée des prix des carburants, il a fait ses comptes : "Ça devient très, très lourd pour moi. Par exemple, un plein d'essence me coûtait entre 60 et 70 euros. Maintenant, je le fais à 90 euros. Faire un plein, maintenant, c'est comme investir !", ironise-t-il.

À ces frais s'ajoutent les charges alimentaires qui augmentent, comme partout avec l'inflation. Malgré la reprise dans le secteur aérien, les salaires bruts restent bloqués. "Les superviseurs touchent à peu près 2 000 - 2 200 euros, si on fait les nuits, si on fait les dimanches. Mais les agents, eux, touchent le Smic. Les sociétés en ont profité pour dire il n'y a pas d'augmentation avec la crise. Mais il n'y a pas de crise au niveau du fret, pas du tout", dénonce-t-il. Les syndicats demandent 300 euros d’augmentation pour faire face à l’inflation.

Et ce ne serait qu'un début : le préavis de grève déposé est illimité. Le mouvement pourrait s'étendre dans les prochains jours. 

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