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Environnement : plus rapide, moins cher... L'avion pas près d'être abandonné par les voyageurs malgré les appels au boycott

Alors que l'humanité a consommé, lundi 29 juillet, l'intégralité des ressources renouvelables de la Terre pour 2019, de plus en plus de voix appellent à arrêter de prendre l'avion, pour réduire la pollution. Mais les voyageurs ne sont pas forcément prêts à renoncer à leurs vols.

Article rédigé par franceinfo - Marine Protais
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Vue d'un hublot et de l'aile d'un avion. (NATHALIE COL / FRANCE-BLEU LIMOUSIN)

Les Français sont-ils prêts à renoncer à l'avion, pour réduire la pollution ? "On sait qu'on doit penser à notre planète, on sait qu'on doit réduire le CO2... Tout ça, je l'ai à l'esprit", affirme Nathalie, une mère de famille, à franceinfo, croisée à l'aéroport d'Orly, près de Paris.

Les écologistes ne cessent de répéter qu'il faut agir contre le réchauffement climatique. Alors que le "jour du dépassement" a été atteint lundi 29 juillet, Arnaud Gauffier, co-directeur des programmes au WWF France, a par exemple conseillé de réduire "les voyages en avion". Mais pas facile de changer ses habitudes à ce sujet...

En bateau, il faut compter douze jours de voyage ! Pour y passer trois semaines de vacances sur place, c'est impossible.

Nathalie

à franceinfo

Si Nathalie a bien conscience des enjeux environnementaux, elle n'est ainsi pas prête à abandonner l'avion. Elle s'apprête à embarquer pour les Antilles, un voyage qu'elle ne fait qu'une fois par an : "La famille de mon fils vit là-bas, donc on n'a pas le choix : s'il veut voir son papa, il faut prendre l'avion pour y aller." L'avion reste le moyen de transports le plus rapide.

L'avion, plus rapide... et parfois plus abordable

Pour Chloé, une étudiante qui part passer ses vacances en Espagne, le temps de trajet a également compté dans sa décision de prendre l'avion : "L'avion, c'est une heure, le train c'est huit heures. Donc le choix est vite fait, pour arriver plus vite en vacances." La jeune femme reconnaît que le prix a également pesé dans la balance. Plus rapide et parfois moins cher, l'avion a encore de beaux jours devant lui.

J'ai pris mes billets il y a trois mois. Les prix étaient hyper avantageux par rapport au train.

Chloé

à franceinfo

Croisé dans les allées de l'aéroport, Richard attend son vol pour Istanbul. Cet ingénieur dans l'industrie automobile voyage régulièrement, et principalement pour le travail. Mais il est bien conscient de son empreinte carbone : depuis deux ans, il a divisé par trois son nombre de déplacements à l'étranger. Dès qu'il le peut, il échange avec ses collaborateurs depuis son bureau, grâce à des appels vidéo. "Le dernier en date, c'était ce matin, avec des gens connectés depuis Paris, l'Espagne et la Turquie. On était tous ensemble, et on n'a pas eu besoin de se déplacer. Mais il y a des fois des incompatibilités d'agendas", reconnaît Richard.

Inquiétude des professionnels de l'aviation

Giovanni, steward, passe quasiment toutes ses journées dans les airs. Il l'affirme, si demain, un voyageur sur deux décide d'abandonner l'avion pour un autre mode de transport moins polluant, il perdrait son emploi. "On a visé le secteur aéronautique, mais à mon avis, ce n'est pas la bonne cible, s'agace Giovanni. Je ne me sens absolument pas coupable, parce que les constructeurs d'avion se sont adaptés, et aujourd'hui, les appareils dégagent beaucoup moins de pollution."

Certains voyageurs croisés à Orly en doutent, et affirment qu'ils pourraient renoncer à ce moyen de transport s'il y avait davantage de communication autour de la pollution engendrée par les avions. De là à imaginer un jour des affichettes de prévention placardées dans les aéroports, il reste encore quelques pas à franchir.

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