Chez Emmaüs, des jeunes font le choix de vacances solidaires, à la rencontre des compagnons

Les vêtements s'empilent du sol au plafond dans le hangar du centre Emmaüs de Pamiers, en Ariège. Erwan plonge dans le tas, sourire aux lèvres. Il est venu de Brest pour participer à un chantier avec son équipe de scouts. Sa journée est remplie d'activités différentes : "Là, on est en train d'aider pour le tri des habits. Les gens vont déposer toutes leurs affaires qu'ils veulent donner à Emmaüs. Ensuite, on trie ce qui est bon à garder, ou non, dans des bacs."

Comme Erwan, des jeunes aident Emmaüs et partagent le quotidien des compagnons de l'association. L'occasion pour de se rendre utile, mais aussi de faire des rencontres.

Donner de son temps... et apprendre le français

Toute la journée, les jeunes portent, trient, rangent, à un rythme soutenu, qui plaît à Zoé. Manches retroussées, elle ne ménage pas ses efforts et dit être "bien contente le soir, quand on va au lit. En plus, on est bretons, alors la chaleur, ce n'est pas quelque chose qu'on a souvent. Du coup, le soir, on est bien fatigués, mais il faut ce qu'il faut", s'amuse-t-elle.

Les jeunes donnent beaucoup, mais reçoivent aussi en échange. Dagmara, une jeune polonaise, participe à son quatrième chantier de jeunes. Elle a ainsi l'occasion de pratiquer le français, "le vrai", celui de la vie de tous les jours, "quand on mange ensemble, on parle, on rit. Ici, les gens sont vraiment drôles. On fait des blagues. C'est super pour moi !"

"On rencontre beaucoup de nouvelles personnes, avec chacune leur histoire."

Erwan

à franceinfo

Durant leur passage, ces jeunes vivent au rythme des compagnons d'Emmaüs. Des personnes au passé souvent cabossé, "toutes très intéressantes, relate Erwan. Moi, la journée, je reste dans le marché où on vend les fruits et légumes. Et la plupart des gens ne viennent absolument pas pour en acheter mais pour discuter avec moi." Certains restent "une heure à discuter, c'est très sympa !"

Une aide précieuse pour les compagnons

Ammar Aichaoui, responsable adjoint d'Emmaüs Pamiers, décrit un séjour qui représente une bouffée d'oxygène pour ces personnes précaires. "Quand les jeunes arrivent, ils changent les habitudes des compagnons. Ils restent discuter avec eux. Ils organisent des sorties, des mélanges."

Et d'ajouter que pour qu'Emmaüs "continue de vivre, il faut qu'on donne le flambeau à ces jeunes-là." Au cours de l'été, près d'une vingtaine de jeunes se succèdent à Pamiers. Certains d'entre eux comptent revenir l'année prochaine.