: Vidéo En Ariège, certains éleveurs ont décidé de rouvrir la chasse à l'ours et de résister à l'Etat
Les opposants à la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées restent mobilisés. Mais les plus radicaux des "anti-ours" se contenteront-ils de manifester leur mécontentement ? Extrait d'"Envoyé spécial" du 4 octobre.
Le lâcher d'une ourse dans les Pyrénées ce jeudi 4 octobre 2018 dans la matinée ne va pas manquer de ranimer un conflit explosif. L'ancien ministre Nicolas Hulot s'y était engagé au printemps, les Français y sont favorables à 84%, mais sur place, l'écrasante majorité des éleveurs est excédée. Les attaques contre leurs troupeaux ont été plus nombreuses que l'an passé : le nombre de bêtes indemnisées est passé de 228 à 689. L'indemnisation se monte à 176 euros par bête, après expertise de l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) pour établir s'il s'agit d'une attaque d'ours.
Mais pour les opposants les plus farouches, accepter ces indemnisations, c'est accepter la présence de l'ours. En Ariège, terre rebelle, certains montagnards sont partis en guerre contre l'Etat. "Envoyé spécial" a interrogé Jean-François Arabeyre, éleveur et opposant emblématique à l'ours. Il a perdu 37 brebis l'an passé.
"Menaces avec armes" sur des agents de l'Etat
Avec une trentaine d'autres éleveurs, il a réservé en 2017 un accueil musclé aux experts de l'ONCFS. Sur la vidéo qu'il a lui-même filmée, on entend des coups de fusil tirés depuis les montagnes. Les agents de l'Etat ont ensuite porté plainte pour "menaces avec armes". Jean-François Arabeyre se défend d'avoir un rapport avec ces coups de feu ; il parle plutôt d'un coup de gueule, un "ras-le-bol".
Au point de s'en prendre à des agents de l'Etat ? Réponse : "C'est des agents de l'Etat... C'est l'Etat, quand même, qui est responsable de tout ça. Il va falloir que l'Etat nous entende, mais ils ne nous ont jamais entendus jusqu'à maintenant. (...) Maintenant, on va se débrouiller nous."
Une vidéo façon FLNC
Pour "se débrouiller", la solution envisagée par certains extrémistes est assez radicale. "Nous, montagnards d'Ariège, éleveurs, randonneurs, chasseurs… tonne la voix off sur des images nocturnes de commando armé et cagoulé, nous avons décidé de réouvrir la chasse à l'ours en Ariège, et de mener une résistance active face aux agents de l'Etat." Malgré sa mise en scène, cette vidéo postée en 2017 sur les réseaux sociaux a été prise très au sérieux par Paris.
Extrait de "L'ours de la discorde", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 4 octobre 2018.
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