Pyrénées : comment vivre avec les ours ?
Au mois de juin, le gouvernement français a autorisé les tirs destinés à écarter les ours qui se rapprochent des troupeaux. Si la cohabitation entre ces animaux et les hommes est délicate, elle est toutefois possible lorsque les éleveurs changent leurs habitudes. Reportage en Ariège.
Un espace de liberté et d'herbe fraîche, à 1 600 m d'altitude : voilà à quoi devraient ressembler les quatre mois estivaux, pour ce troupeau pyrénéen de 900 brebis. Mais l'été a mal commencé pour elles et leur berger, Aymeric Lefebvre, sous pression permanente. "Dès qu'on a une brebis qui est dehors, on s'inquiète parce qu'elle peut se faire prendre", dit-il.
La présence de l'ours a complètement changé les habitudes des éleveurs. La tradition de l'estive voudrait qu'ils laissent leurs bêtes tranquilles. Ils sont cependant contraints de les enfermer la nuit, et de venir les voir une fois par semaine, afin de les compter. "C'est le stress, à cause de l'ours. C'est le stress permanent, tous les dimanches, de savoir combien de bêtes il va nous manquer", confie Julien Beaufils.
Une cohabitation possible ?
Ce matin-là, le compte n'y est pas : 22 bêtes manquent à un éleveur. Si les carcasses ne sont pas retrouvées et attribuées à l'ours, elles ne seront pas indemnisées. "Il y a une colère qui s'installe, qui sème le vent recette la tempête. Ça va très mal finir", prévient Gilbert Guichard, éleveur. Grace à des aides de l'Etat, un parc électrifié a permis de faire baisser le nombre des attaques.
Certains bergers, comme Christian Balthasar, croient à la cohabition de l'ours et des brebis. Sur sa dernière estive, il a réussi à se protéger des attaques, grâce à quatre chiens qu'il a élevés lui-même dans sa bergerie, et un parc électrifié.
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