Le cannabis perd du terrain, les drogues dures et de synthèse progressent
Les Français consomment de plus en plus de produits stupéfiants. C'est la conclusion du dernier rapport de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies.
Les Français se droguent de plus en plus. C'est la conclusion du rapport 2013 de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), révélé mardi 28 mai par Europe 1. L'étude s'est penchée sur la consommation de tabac, d'alcool et de drogues depuis dix ans.
Les drogues dures en hausse
Héroïne, cocaïne... Sur le front des drogues dures, le rapport constate que la consommation a augmenté ces dix dernières années. Selon le texte, cité par Europe 1, la part des 18-64 ans ayant consommé de la cocaïne "dans l'année a triplé au cours de la décennie, passant de 0,3% à 0,9%". Même constat pour l'héroïne, la part des consommateurs parmi les jeunes de 15 à 35 ans grimpe de 0,5% à 0,9% entre 2005 et 2010.
Le tabac ne recule plus
Entre 2000 et 2010, le prix du paquet de cigarettes a plus que doublé. Pourtant, toujours selon le rapport, "la consommation de tabac se retrouve en 2010 à peu près au même niveau qu'en 2000". Et le nombre de fumeurs a même augmenté entre 2005 et 2010. Ils sont 13,4 millions aujourd'hui.
L'ivresse augmente
Les Français boivent moins, mais sont de plus en plus ivres. La consommation quotidienne a laissé la place aux "alcoolisations ponctuelles importantes", le fameux "binge drinking" observé dans le monde anglo-saxon. En clair, lorsque les Français commencent à boire, ils ne s'arrêtent pas avant l'ivresse. 53% des jeunes de 17 ans en font l'expérience au moins une fois par mois. On dénombre 8,8 millions de consommateurs réguliers aujourd'hui.
Le cannabis n'a plus la cote
La seule "bonne" nouvelle du rapport est le recul de la consommation du cannabis. Son usage régulier, dix fois par mois, a été divisé de moitié chez les jeunes. Les jeunes Français demeurent toutefois les premiers consommateurs de cannabis en Europe, comme le rappelait un rapport conduit dans 36 pays en 2011 et détaillé par RTL. Il reste tout de même 1,2 million de consommateurs réguliers.
Mais la tendance notable est celle de la "culture maison". "En 2010, 80 000 usagers déclaraient consommer uniquement le produit qu'ils cultivaient pour eux-mêmes", note le rapport.
Les drogues de synthèse ont le vent en poupe
"Ces molécules chimiques copient les drogues illicites, mais ne sont pas classées comme stupéfiants. Ce statut réglementaire flou a permis leur essor, facilité aussi par la vente sur Internet", commente Le Monde. Du coup, les nouveautés se multiplient, les chimistes font preuve de créativité. "Signe d'un certain engouement, depuis 2010, en moyenne une nouvelle substance est identifiée par mois", écrit l'OFDT.
L'ecstasy en perte de vitesse
Populaire dans les années 90 jusqu'aux années 2000, cette substance subsiste dans les milieux festifs, plus sous forme de poudre (MDMA) plutôt que de comprimé. "La diffusion des amphétamines reste également en France très limitée et semble être restée stable au cours des années 2000", ajoute le rapport.
Les hallucinogènes restent confidentiels
La consommation de ces produits "se situe à un niveau très faible, ce qui rend difficile le suivi des évolutions dans l'ensemble de la population", d'après l'OFDT. Cependant, le développement de l'usage de la kétamine dans le milieu festif est notable. Initialement rencontrée dans les milieux techno, elle suscite un intérêt croissant depuis la fin des années 2000 et sa diffusion touche désormais d'autres cercles festifs. Ces milieux ont également été marqués par la diffusion du poppers. Selon le rapport, chez les jeunes de 17 ans, "la part des expérimentateurs est en effet passée de 4,5 % en 2003 à 14 % en 2008, pour retomber à 9 % en 2011".
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