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La contraception reste trop souvent un problème de fille

Selon une enquête de l'Union nationale des mutuelles étudiantes régionales, le souci de la contraception est encore avant tout porté par les filles.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Photo d'une plaquette de pillule contraceptive prise le 18 décembre 1997 à Caen (Calvados). (MYCHELE DANIAU / AFP)

Filles et garçons ne sont pas à égalité lorsqu'il s'agit de contraception. En première ligne en cas de grossesse non désirée, les jeunes femmes se soucient davantage de les prévenir, selon une enquête sur l'état de santé des étudiants publiée par l'Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (Usem) à l'occasion de la Saint-Valentin.

Près de 8 532 étudiants ont participé à l'étude. Premier constat : la vigilance baisse au fil du temps, tant sur le plan de la contraception que de la prévention des maladies sexuellement transmissibles. Près de neuf étudiants sur dix déclarent ainsi avoir utilisé un préservatif lors de leur premier rapport sexuel, mais ils ne sont ensuite qu'à peine sept sur dix à garder le réflexe de la protection dans leur vie étudiante.

"Plus grave, les garçons se désinvestissent du sujet puisqu'ils ne sont que 61% à s'assurer de l'utilisation d'un contraceptif lors de leurs rapports", souligne l'Usem. Les filles sont 73% à continuer à se protéger. "Entre le premier rapport et les autres, les garçons sont plus nombreux à oublier de se protéger que les filles", explique Benjamin Chkroun, délégué général de l'Usem, au Figaro. "Ils font souvent confiance à leur partenaire sous pilule et pensent que le préservatif est de toute manière moins efficace".

Les "accidents" encore trop fréquents

Autre constat alarmant : les jeunes filles, si elle la gardent en tête, ne maîtrisent pas toujours leur contraception. Elles sont 36% à avoir déjà eu recours à une contraception d'urgence : 18% à cause d'un accident de préservatif, 14% à cause d'un oubli de pilule et 10% en raison d'une absence de contraceptif lors d'un rapport. Et 3% des étudiantes ont déclaré avoir déjà eu recours à une interruption volontaire de grossesse.

Le président de l'Usem, Cédric Chevalier, réclame des pouvoirs publics "la création d'un bilan gynécologique pris en charge à 100% par l'assurance maladie" pour "offrir aux jeunes femmes un diagnostic contraception personnalisé" afin de "limiter les échecs contraceptifs"

Seule une étudiante sur deux consulte chaque année un professionnel de santé pour un bilan gynécologique. En outre, 60% des étudiants ne se sont jamais fait dépister contre une ou plusieurs infections sexuellement transmissibles.

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