Il est minuit moins trois pour l'humanité, selon la Pendule de l'Apocalypse
Un groupe de chercheurs ajuste périodiquement cet outil aux menaces contemporaines. Cette fois, l'humanité se rapproche de sa perte, selon leur estimation publiée jeudi 22 janvier.
Plus l'aiguille s'approche de minuit, plus la fin du monde est proche. Le scénario d'un mauvais film de série B ? Pas tout à fait. La Pendule de l'Apocalypse est un outil utilisé par un groupe d'universitaires pour visualiser les menaces qui pèsent sur notre planète. Jeudi 22 janvier, leurs conclusions sont sans appel. A l'échelle d'un tour de cadran, l'humanité ne serait plus qu'à trois petites minutes de la fin de la civilisation. C'est deux minutes de moins que lors de leur dernière estimation, publiée en 2012, dans le Bulletin of the Atomic Scientists (en anglais).
Une probabilité "très élevée" de catastrophe planétaire
"Malgré un léger mieux dans le domaine du changement climatique, les efforts actuels restent encore tout à fait insuffisants pour empêcher un réchauffement catastrophique de la Terre", souligne ainsi le Bulletin, consacré aux menaces biotechnologiques, nucléaires et environnementales qui pèsent sur l'humanité. Cette année, les universitaires jugent "très élevée la probabilité de catastrophe planétaire si des mesures ne sont pas prises rapidement" contre le réchauffement et la course aux armes nucléaires, précise Kennette Benedict, présidente de cette association qui compte 18 anciens Prix Nobel. L'aiguille a été modifiée vingt fois depuis la création de l'outil en 1947, par des chercheurs de l'université de Chicago. Au fil du temps, cette pendule de l'Apocalypse retrace les périodes d'optimisme et de pessimisme de notre histoire.
En 1953, il n'était que minuit moins deux minutes, à cause de l'expérimentation de la bombe H un an plus tôt par les Etats-Unis, bientôt imités par les Soviétiques. "Encore quelques mouvements de pendule, et de Moscou à Chicago, des explosions vont sonner minuit pour la civilisation occidentale", écrivait alors le Bulletin. A l'inverse, ces experts ont fait un grand "ouf" de soulagement en 1991, lors de la signature des accords Start de réduction des armements entre l'URSS et les Etats-Unis. Cette fois-ci, l'humanité avait encore 17 minutes à vivre. "Les échecs des dirigeants politiques mettent en danger chaque personne sur la Terre", explique aujourd'hui la présidente du Bulletin, même s'il reste toujours un espoir de remonter le temps.
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