En France, on vit plus vieux mais pas toujours en bonne santé

Fait-il bon vivre vieux en France ? Pas si sûr. Si notre pays est champion d'Europe de l'espérance de vie des femmes, la longévité des Français n'est pas forcément synonyme de bonne santé, révèle une étude de l'Institut national des études démographiques (Ined) publiée mercredi 18 avril.

L'espérance de vie ne cesse de s'allonger en France. Entre 2008 et 2010, elle est passée de 84,8 à 85,3 ans  pour les femmes, et de 77,8 à 78,2 ans pour les hommes. Mais les démographes mesurent aussi "l'espérance de vie sans incapacité" (EVSI), c'est-à-dire le temps que les populations peuvent espérer vivre en bonne santé. Et celle-ci recule d'année en année, continuant une tendance déjà amorcée en 2006, selon les chiffres de l'Insee.

Elle est passée pour les hommes de 62,7 à 61,9 ans entre 2008 et 2010, et de 64,6 à 63,5 ans pour les femmes. Ainsi, en 2010, les hommes pouvaient espérer vivre en bonne santé 79,1% de leur espérance de vie totale contre 80,6% en 2008, et les femmes 74,4% contre 76,1% deux ans plus tôt.

Une tendance européenne

D'autres pays de l'Union européenne connaissent la même évolution. "Dans les pays où l'espérance de vie est déjà élevée, les gains d'années de vie se font aux âges les plus élevés, donc lorsqu'on est en moins bonne santé", a commenté pour l'AFP l'auteur de l'étude, Jean-Marie Robine, pour expliquer cette dichotomie.

La Suède peut se targuer d'avoir l'EVSI masculine la plus longue d'Europe (71,7 ans), la République slovaque la plus courte (52,3 ans). Chez les femmes, ce sont les Maltaises qui ont les meilleures perspectives de vie en bonne santé (71,6 ans), alors que les Slovaques sont encore les perdantes de l'EVSI (52,1 ans).

L'Ined conclut néanmoins qu"il y a des tendances à la convergence des espérances de santé en Europe" pour les hommes comme pour les femmes.