Comment réduire le trou de la Sécurité sociale ?
Consommer moins de médicaments, développer la chirurgie ambulatoire, améliorer les soins : telles sont les pistes de l'assurance maladie pour limiter les dépenses de santé.
Comment résorber le déficit de la Sécurité sociale, qui s'élève aujourd'hui à 14,7 milliards d'euros ? L'assurance maladie (Cnam) a dévoilé ses pistes dans un rapport (PDF) remis mardi 17 juillet. L'objectif : contenir les dépenses de santé à +2,7% en 2013, ce qui représenterait 2,2 milliards d'euros d'économies.
• Consommer moins de médicaments et les payer moins chers
Les Français sont de gros consommateurs de médicaments. Pour preuve, les derniers chiffres de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, publiés en septembre 2011 : les Français ont consommé en moyenne 48 boîtes de médicaments en 2010, soit presque une boîte par semaine, pour un total de 27,5 milliards d'euros. Pour contenir ses dépenses, la sécurité sociale a donc deux leviers importants : baisser le prix des médicaments et réduire leur consommation.
Une des pistes envisagée est de diminuer le prix des génériques. La Sécu propose ainsi de porter la décote à 70% du prix du médicament original, contre 60% actuellement. La mesure pourrait rapporter environ 850 millions en 2013. Mais agir sur "le levier prix" ne doit pas masquer "l'insuffisance de l'usage et de la prescription des génériques", ont réagi dans un communiqué les professionnels du médicament générique. Cela ne doit pas masquer non plus que la consommation de médicaments reste excessive en France. "Toutes les comparaisons internationales montrent que la prescription médicamenteuse peut encore être optimisée", souligne l'assurance maladie. Elle estime à 700 millions d'euros d'économie une plus grande maîtrise des prescriptions à l'hôpital et par les médecins de ville.
• Développer la chirurgie ambulatoire
La chirurgie ambulatoire, c'est-à-dire sans hébergement à l'hôpital, représenterait un gain de 370 euros par acte, selon la Cnam, soit 50 millions par an. Il réduit en outre le risque d'infections nosocomiales, indique le rapport.
Elle souligne par ailleurs que cette technique est "insuffisamment développée en moyenne en France", alors qu'elle l'est beaucoup plus en Suède ou au Royaume-Uni, par exemple.
• Ajuster les tarifs de certains professionnels de santé
Sur ce point, l'assurance maladie ne détaille pas. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a récemment préconisé à l'assurance maladie un encadrement plus fort des dépassement d'honoraires des médecins installés en secteur 2, qui fixent librement leurs tarifs.
• Améliorer la qualité des soins
Une maladie dépistée à temps, des prescriptions plus efficaces et plus généralement, des soins de meilleure qualité coûteraient moins cher à l'assurance maladie. Sur le diabète par exemple, le rapport formule une série de propositions, comme améliorer le dépistage et le traitement précoce des complications de la maladie, ou promouvoir le "rôle actif des patients diabétiques dans la gestion de leur maladie" et "l’autonomie des patients insulinotraités", dont beaucoup ont encore recours à des soins infirmiers. Ces quelques mesures pourrait apporter jusqu'à 850 millions d'euros d'économies à la sécu, note Le Nouvel Obs.
Idem pour le cancer colorectal : l'assurance maladie pourrait économiser 400 millions d'euros "en améliorant le dépistage ou en revoyant l’organisation de la prise en charge chirurgicale ou encore l'usage de la chimiothérapie", note encore Le Nouvel Obs.
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