Manifestations du 1er-Mai : "Le pouvoir d'achat reste le sujet prioritaire pour les travailleurs", constate la CFDT
"Le pouvoir d'achat reste le sujet prioritaire pour les travailleurs, dans le secteur privé comme dans les fonctions publiques", constate mercredi 1er mai sur France Inter Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, alors que les principaux syndicats appellent à battre le pavé en ce 1er-Mai. La leader de la CFDT assure observer, sur le terrain, que "la question du travail, qui a émergé fortement au moment de la mobilisation contre la réforme des retraites, demeure". Elle déplore une "crise du travail" et évoque des "inquiétudes et des attentes de la part des travailleurs" qui veulent être "écoutés et avoir des employeurs à la hauteur du moment qu'on traverse".
De nombreux cortèges sont organisés en ce 1er-Mai un peu partout en France, notamment à Nancy (Meurthe-et-Moselle) où Marylise Léon battra le pavé. Le premier syndicat français invite les travailleurs à rejoindre les cortèges "pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice des travailleurs". Sur France Inter, sa secrétaire générale explique qu'il n'y aura cela dit pas "d'appel national et interprofessionnel" comme l'an passé car "l'intersyndicale de 2023 était sur les retraites", dans le cadre de la mobilisation contre la réforme. Mais Marylise Léon assure qu'il y aura bien à 14 heures un défilé à Paris en présence d'un "ensemble d'organisations syndicales", comme la CFDT, la CGT ou encore l'Unsa. Elle maintient que l'absence de cortège national ne signifie pas pour autant la fin d'une sorte d'union syndicale. "Depuis, on a appris à se connaître, à comprendre ce qui nous rassemblait et ce sur quoi on n'était pas d'accord ; et ça ne nous empêche pas de nous voir régulièrement et d'avoir des initiatives communes", précise-t-elle.
L'exécutif accusé d'avancer masqué sur l'assurance chômage
Marylise Léon revient par ailleurs sur l'échec des négociations entre syndicats et patronat sur l'assurance chômage, qui pousse le gouvernement à reprendre la main sur ce dossier. L'exécutif devra en conséquence fixer lui-même les nouvelles règles d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi. La secrétaire générale de la CFDT "veut bien prendre [sa] part de responsabilité" dans cet échec, assurant que son organisation s'était "engagée dans un accord partiel à la fin de l'année 2023". Mais elle tient à rappeler que pour mener un dialogue social "il faut être deux" car "quand on parle tout seul, ça a un intérêt assez limité".
La leader de la CFDT appelle à s'interroger sur les "vrais objectifs du gouvernement". Elle se demande s'il s'agit "d'avoir des règles les plus justes possibles en termes d'assurance chômage ou d'avoir un ajustement budgétaire". Marylise Léon accuse en effet l'exécutif de "se cacher derrière son objectif de plein-emploi pour réduire les droits des chômeurs". "On est sur une problématique purement budgétaire", dénonce-t-elle. Pour Marylise Léon, le "vrai sujet du moment, c'est mettre le paquet sur la formation professionnelle, sur les reconversions et l'accompagnement des personnes qui ne sont pas en emploi aujourd'hui".
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