Décès de François Cavanna à 90 ans
Suite et fin demain.
Avec sa tête de druide et sa moustache blanche, il était le symbole de l'anticonformisme et de l'humour subversif. François Cavanna est mort hier soir à 90 ans. Il avait fondé les magazines "Hara-Kiri" et "Charlie Hebdo". Il avait parlé de son destin d'enfant d'immigrés dans "Les ritals". Un livre qui avait permis de dévoiler sa grande sensibilité.
François Cavanna détestait les hommages. Au lendemain de sa mort, il faut bien raconter son humour qui a fait rire des millions de lecteurs et a fait grincer pas mal de gens. Belle plume, grande gueule. Cavanna fonde le mensuel Hara Kiri en 1960 avec le Professeur Choron. De l'humour revendiqué bête et méchant. Derrière le slogan, il y a un bourreau de travail.
On voulait faire de l'humour de grande qualité. Il se trouve, je n'y peux rien, que le bon humour est cruel.
Cavanna bouscule les lecteurs.
Les gens qui achetaient des journaux de gauche quand la droite était au pouvoir, achètent des journaux de droite.
"Bal tragique à Colombey". En 1970, la une sur la mort de De Gaulle entraîne l'interdiction d'Hara Kiri, fini de rire. Qu'à cela ne tienne, Charlie Hebdo est créé. Né en 1923 Cavanna a grandi ici, dans la communauté italienne de Nogent-sur-Marne. Il raconte son enfance dans "Les ritals" en 1978. Ce roman touchera le coeur du public.
Des gars qui me voyaient pour la première fois m'ont dit: "Cavanna, on voyait un bonhomme rageur et teigneux".
A plus de 85 ans, Cavanna écrivait toujours une chronique dans Charlie Hebdo. Il a influencé toute une génération de satiristes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.