Décès du cinéaste Alain Resnais à 91 ans

Il se définissait comme un "bricoleur". Alain Resnais est mort hier soir, laissant derrière lui une filmographie sans cesse innovante et poétique. Tour à tour monteur, chef opérateur, réalisateur, il aimait les bandes d'acteurs, qui le lui rendaient bien.

C'est beaucoup plus facile de faire un film que de vivre la simple vie quotidienne! Je ne me vois aucun mérite à cela. C'est le dernier cadeau d'Alain Resnais, une comédie jubilatoire: "Aimer, boire, chanter". La dernière facétie d'un jeune homme de 91 ans qui aimait la vie, le cinéma et les comédiens qu'il considérait comme des pierres précieuses. Mais il aimait surprendre, comme le disait sa compagne.

Que ce soit sur un plateau de tournage ou dans la vie, c'est époustouflant le nombre d'idées qu'il peut avoir.

Difficile de résumer la carrière inclassable de l'auteur de "On connaît la chanson" ou de "Mon Oncle d'Amérique". Il commence très jeune, en bricolant des documentaires artistiques, puis il filme le court-métrage coup de poing sur l'Holocauste, "Nuit et brouillard". Une filmographie riche et exigeante, de "Stavisky" à "La vie est un roman". A partir de 1990, il réalise des films qui rencontrent un large public, comme "Smoking/No Smoking". "On connaît la chanson". Ou "Coeurs". Des films dans lesquels on retrouve sa troupe de fidèles.

C'était une troupe, une famille de travail. Le bonheur, c'était quand il vous passait un coup de téléphone en vous disant: "Je vais vous faire lire quelque chose que vous seriez fou d'accepter mais personne d'autre que moi ne vous proposerait une chose pareille".

Une fois qu'il avait choisi ses acteurs il ne voulait pas s'en débarrasser.