Dans la prison de Chateaudun : le témoignage des surveillants
Vous allez découvrir ce qu'on pensait etre des scènes réservées au cinéma. Des prisons où ce sont les bandes et qui dictent les règles.
Entouré par les champs, à la lisière des habitations, elle fait partie du paysage. 600 détenus, une ville dans la ville avec ses codes, ses dangers. Aujourd'hui, trois gardiens sortent de leur devoir de réserve et racontent l'intérieur de la prison. Ils veulent rester anonyme par peur d'être reconnus par les détenus.
Ce ne sont pas des enfants de choeur qu'on garde.
Ils ont compris que le système tournait à leur avantage.
On les dérange dans leurs trafics et c'est là qu'on arrive aux exactions.
Derrière ces grilles, une vingtaine de détenus tiendraient la prison. Des ca' l'ds entourés par leurs lieutenants dirigeraient tous les trafics. Ils bénéficient même de complices à l'extérieur. Ce gardien nous emmène aux abords de l'enceinte, à trois endroits, le grillage a été découpé.
La nuit, ils passent au-dessus des barbelés et au pied de l'établissement, ils balancent au-dessus du chemin de ronde. La, les détenus attrapent les objets avec des fourchettes ou autre.
Dans les barbelés, ces sacs qui n'ont pas atteint leurs buts. Ainsi les détenus se font livrer drogue, cigarette et surtout téléphones portables plusieurs fois par semaine. Ils les utilisent pour se filmer. Ce clip a été tourné dans la prison. Les détenus se montrent dans leur cellule téléphone à la main. On y voit aussi des images dans les douches, les couloirs et même dans la cour de promenade. Un lieu en principe surveille en permanence. Cette vidéo, les gardiens de Châteaudun la vivent comme une provocation de plus.
C'est le reflet de ce qu'il se passe dehors. Il y a un guetteur à l'entrée de l'aile. Ils font leur petite histoire dans l'aile et des que le surveillant va dans l'aile, il est signale.
Vous allez au clash parce que vous trouvez une clé USB. Vous vous faites agresser parce que vous avez trouvé un portable. Ça part très vite.
Ces agressions sont entrées dans le quotidien des surveillants. En 2012, rien qu'à Châteaudun, il y en a eu plus de 40. En janvier 2011, un surveillant de 37 ans s'est suicidé. Il venait de subir sa 5e agression en 6 ans. Les autres prisonniers aussi se sentent en danger. En novembre dernier, cet homme de 35 ans n'est pas rentré de permission.
Les gens qui ne rentrent pas de cannabis en prison se font lyncher. C'est un gros business le cannabis.
Pour cette évasion il sera condamné a un an de prison avec sursis. Les détenus sont menacés et les surveillants travaillent la peur au ventre.
Quand je fais une fouille, j'espère que je ne trouverais pas de téléphone et me faire défoncer.
Quand vous rentrez avec une tête complètement déformée, les enfants vous demandent ce qu'il s'est passé.
L'administration pénitentiaire vient de nommer un charge de mission pour tenter d'apaiser le climat dans cette prison et que les gardiens reprennent le dessus.
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