Cet article date de plus d'onze ans.

Damas : dans un quartier détruit par la guerre

Publié Mis à jour
vidéo : 40min
Ce replay n'est plus disponible.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Pas de réaction française pour l'instant. Jeff Wittenberg est à l'Elysée et tente d'en savoir plus. Nous l'appellerons sans doute dans le courant de ce journal. Damas est considérée comme l'une des plus belles villes de la région. Ces images ont été prises avant le conflit. Notre équipe s'est rendue dans l'un des quartiers repris récemment aux rebelles. C'est un champ de ruines qui se dévoile.

Son seul nom fait frissonner les habitants de Damas. Pour trouver le quartier de Jobar, il suffit de suivre les panaches de funmée noire. Chaque jour, la zone est soumise à des bombardements intensifs de la part du régime. Entrer dans Jobar, c'est entrer dans une ville dévastée par des mois d'affrontements. Dans ce champs de ruines, des soldats syriens ont été chargés de nous accompagner. Ces derniers temps, ils ont regagne un peu de terrain et découvert l'incroyable labyrinthe laissé par les rebelles.

Il est très long, au moins 40 mètres.

Des tunnels comme celui-ci, il y en a des dizaines, un par maison. Creusés par la rébellion affirment les soldats, des terroristes comme ils préfèrent les appeler.

Ils passe là, comme des rats. Les gens qui font ça sont des terroristes, ils détruisent les habitations pour pouvoir se déplacer d'une maison à l'autre.

Comme souvent en temps de guerre, chacun accuse l'autre des pires atrocités. Nous poursuivons notre progression avec pour objectif d'accéder à la zone touchée par une attaque chimique en août. Les environs sont très loin d'être sécurisés. Sur un mur, ce message d'avertissement: "Attention sniper". La traversée se fait en serrant les dents. Pour cette fois, ça passe. La zone contrôlée par le régime s'arrête ici. Les sites victimes de l'attaque chimique du 21 août sont situées à plusieurs kilomètres en territoire rebelle. Pour y accéder, il faudrait traverser la ville fantôme de Jobar, ravagée par huit mois de guerre. Les tireurs embusqués sont loin d'être le seul danger. Avant de battre en retraite, les rebelles ont piégé chaque maison Un pas sur ce fil et c'est un chauffe-eau transformé en bombe qui fera sauter le bâtiment.

Si tu ouvres cette fenêtre piégée, ça explose.

A côté, des grenades artisanales que les combattants utilisaient avec cette catapulte prolongée d'une casserole. Après deux heures de marche, les combattants adverses sont là, nous dit-on, à 200 mètres devant. Au moindre mouvement suspect, les soldats n'hésitent pas, ils ouvrent le feu. Epuisés par deux ans de conflit, ils gardent le moral disent-ils et affirment ne pas craindre d'éventuelles frappes franco-américaines.

La France et l'Amérique sont isolées, ils ne voient pas comment aI-Qäida vient ici tuer des gens et détruire le pays. On souhaite que tout le monde vienne constater ce qu'il se passe ici.

En attendant, il vaut mieux s'éloigner. L'armée syrienne va reprendre ses bombardements. Jobar la nuit ne dort jamais, troublée par le bruit incessant des explosions.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.