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Viggo Mortensen en super papa fragile

Viggo Mortensen était sur la Croisette ce mardi pour présenter "Captain Fantastic" de Matt Ross, projeté dans la sélection "Un Certain Regard". Il prend un malin plaisir à régulièrement casser son image. L'acteur américain aux multiples vies est un personnage en lui-même. Du genre à passer d'un film d'auteur à une œuvre à grand spectacle en conservant toujours la même crédibilité.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Viggo Mortensen joue un père de famille nombreuse dans "Captain Fantastic" © MaxPPP)

"Captain Fantastic" n'est pas un film de super-héros de plus. Ou plutôt si, sauf que le super-héros en question n'est pas infaillible. Viggo Mortensen y joue un père de famille qui élève ses enfants en pleine forêt, en harmonie totale avec la nature, trouvant de la nourriture spirituelle dans des livres que les enfants dévorent. Sauf que le père convaincu de bien faire va se rendre compte que ses choix ont rendu ses enfants inadaptés au monde d'aujourd'hui. L'histoire écrite par Matt Ross a beaucoup résonné en Viggo Mortensen.

"On n'est pas fantastique, on n'est pas parfait. J'ai commis bien des erreurs comme père. J'aime les gens qui essaient de bien faire les choses et qui en même temps sont capables d'admettre qu'ils n'ont pas toujours raison. On est ce qu'on donne, pas ce qu'on reçoit."

Du blockbuster au film d'auteur

Mais ce rôle est improbable, car dans la "vraie" vie, l'acteur serait incapable de vivre sans le football. Fanatique de San Lorenzo, une équipe argentine de football, résidu de sa jeunesse passée notamment à Buenos Aires, Viggo Mortensen a le contre-pied facile. L'année 2001 lui apporte une immense notoriété pas forcément voulue, avec le rôle d'Aragorn dans le "Seigneur des Anneaux." Depuis, il jongle avec les rôles, entre films d'auteur et grand spectacle. Acteur fétiche de David Cronenberg qui lui offre "A History of Violence", "A Dangerous Method" ou "Les Promesses de l'Ombre" dans la peau d'un ponte de la mafia russe.

Viggo Mortensen prend souvent son temps pour choisir les films dans lesquels il joue. "Parfois j'estime que même si l'histoire est belle, je ne suis pas la bonne personne pour jouer dedans. Les gens pensent que je suis fou mais c'est bien d'être honnête aussi."

"On a besoin de se mettre en danger parce que ça fait peur et que vous apprenez avec la peur."

L'acteur, élevé entre New York, l'Argentine, le Vénézuela et le Danemark choisit aussi les causes pour lesquelles il s'engage. Et, dans ce nouveau film, il voit bien plus que l'histoire d'un père. "Captain Fantastic parle de la polarisation de la société américaine, et de la nécessité de s'écouter. Selon moi, c'est sain. Si vous n'écoutez pas, les politiciens comme le peuple, alors comment s'occuper des problèmes graves comme le réchauffement climatique, le racisme, les réfugiés, les extrêmes ou la haine? ça ne se règlera pas en construisant des murs. Il faut se contredire, acceptons de nous contredire. "

Viggo Mortensen acteur, poète, photographe et même guitariste avec plusieurs albums à son actif. La célébrité lui a apporté un luxe qu'il cultive : être libre de ses choix.

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