"Un projet dangereux pour les Français" : le milieu de la création s'inquiète de la volonté du RN de privatiser l'audiovisuel public en cas de victoire
"Fierté nationale, l'audiovisuel public dont les succès sont avérés, est un pilier de notre démocratie et de notre culture" : 41 organisations représentant le secteur de la création ont critiqué mardi 18 juin dans une tribune le "projet dangereux" de privatisation de l'audiovisuel public porté par le Rassemblement national. Le patron du parti Jordan Bardella a confirmé dimanche vouloir privatiser "à terme" l'audiovisuel public si le RN arrive au pouvoir à l'issue des élections législatives, afin de "faire des économies".
Dans leur tribune envoyée à la presse, les organisations s'opposant à ce projet estiment qu'il "peut détruire directement des centaines de milliers d'emplois et un pan entier de l'économie". "La télé et la radio publiques sont, entre autres, les premiers partenaires d'une filière qui compte plus de 300 000 salariés", relèvent les signataires, dont l'Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA), l'association des producteurs d'animation AnimFrance, l'Union des réalisatrices et réalisateurs (U2R), l'Union des producteurs de cinéma (UPC) ainsi que divers syndicats.
"Il s'agit d'un service public qui joue un rôle essentiel" et "offre un accès gratuit et universel à l'information, au cinéma, au spectacle vivant, aux événements sportifs majeurs, réduisant les inégalités sociales", soulignent ces organisations, en remarquant qu'"aucun pays européen ne s'est risqué à privatiser l'audiovisuel public".
Selon elles, "le RN, agissant à visage découvert, propose une mesure qui laisserait un marché de l'information et de la création soumis aux seuls intérêts privés au détriment de la recherche de la vérité, du contradictoire et de la diversité des récits, en l'absence du contrepoids d'un pôle audiovisuel public fort et indépendant".
"L'audiovisuel public ne répond plus aux critères de neutralité" selon le RN
La privatisation avait déjà été prônée par Marine Le Pen en 2022. Sébastien Chenu, vice-président du RN, a jugé ces derniers jours que "l'audiovisuel public ne répond plus aux critères de neutralité" et est trop coûteux.
Pour sa part, l'actuelle ministre de la Culture Rachida Dati porte un projet de fusion des entreprises de l'audiovisuel public, afin de "rassembler les forces". "Je suis pour l'audiovisuel public fort, rassemblé dans un contexte très agité où des groupes privés se structurent et s'organisent et dans un contexte de forte désinformation. (...) Je ne suis pas favorable à une privatisation", a-t-elle déclaré mardi 18 juin sur France Inter.
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