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Trois bonnes raisons de se mettre à "Dr Who"

Article rédigé par Nora Bouazzouni
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
L'acteur écossais Peter Capaldi, ici à Londres, le 27 novembre 2012, incarnera le douzième docteur Who. (TOM OLDHAM / REX FEATURES / SIPA)

L'identité du douzième docteur Who a été dévoilée dimanche. C'est Peter Capaldi qui incarnera le savant de la série la plus culte outre-Manche. Voici pourquoi vous ne devriez pas la snober.

Docteur qui ? L'identité de l'acteur qui interprétera le 12e docteur Who a été révélée dimanche 4 août, lors d'une émission spéciale sur la BBC – rien que ça. C'est l'Ecossais Peter Capaldi, 55 ans, qui succède à Matt Smith dans la cultissime série britannique.

Diffusée au Royaume-Uni de 1963 à 1989, Dr Who a fait son retour sur la BBC depuis 2005. C'est sur France 4 que l'Hexagone a pu découvrir les aventures de ce savant extraterrestre à l'apparence humaine, qui voyage dans l'espace et le temps pour défendre la Terre des méchants intergalactiques. Francetv info vous donne trois bonnes raisons de rejoindre la communauté des Whovians, les fans inconditionnels de Dr Who.

1La série fête son cinquantième anniversaire

Fan de séries désœuvré, vous ne savez pas quoi regarder en attendant la rentrée ? Bonne nouvelle : vous avez environ 800 épisodes de Dr Who à rattraper. Mais vous pouvez aussi décider de ne voir que la deuxième série, soit sept saisons (109 épisodes). Créée en 1963 par Sydney Newman et Donald Wilson, Dr Who fête ses 50 ans cette année, même si la série a cessé d'exister pendant seize ans, faute d'audience, avant de recommencer en 2005. Pour l'occasion, la poste britannique sort une planche spéciale de onze timbres où figurent tous les acteurs qui ont joué le célèbre docteur.

Dr Who, qui détient ainsi le record de longévité (article en anglais) d'une série de science-fiction, figurait en 2008 parmi les cinq émissions les plus rentables de BBC Worldwide et attire encore 7 millions de téléspectateurs en moyenne à chaque épisode. Les récompenses décrochées par Dr Who sont innombrables. Entre 2006 et 2012, la série a notamment reçu six prix Hugo, prestigieuse distinction décernée chaque année à des œuvres de science-fiction ou fantasy.

Et puis, vous n'avez pas vraiment d'excuse : France 4 rediffuse tous les soirs vers 19 heures les sept premières saisons. La huitième, qui doit débuter au Royaume-Uni fin 2013-début 2014, sera diffusée dans la foulée en France, ainsi que l'épisode anniversaire (article en anglais).

2Elle ne connaît pas la routine

Depuis William Hartnell en 1963, onze acteurs se sont succédé pour interpréter le docteur. Pour éviter que la série ne sombre dans une monotonie Feux de l'amour-ienne (où les rôles principaux finissent eux aussi par être repris par des comédiens différents), les créateurs de Dr Who mettent en place un stratagème scénaristique. Le docteur, un extraterrestre de la race des Seigneurs du Temps, est immortel. Lorsqu'il est "fatalement" touché, il peut se régénérer, mais doit pour cela changer d'apparence – et de caractère. Par cette ruse, les Dr Who se succèdent mais ne se ressemblent pas, et les Whovians continuent de suivre avec délectation une série sans cesse renouvelée.

Mais une menace plane. En 1976, dans l'épisode The Deadly Assassin, il est dit que le savant ne peut se réincarner que douze fois. Les fans craignent donc que Peter Capaldi ne soit l'avant-dernier Dr Who, et que la série soit annulée après le départ de son successeur. Et une réplique plus récente, qui monte le nombre d'incarnations à 507, ne semble pas les rassurer.

3Elle est presque plus british qu'Elizabeth II

Avec ses gadgets surréalistes et ses méchants emblématiques, Dr Who fait autant partie du patrimoine britannique que les scones ou la famille royale. A commencer par les Daleks, ces extraterrestres cyborg qui ont grandement contribué à la popularité du show. Mi-robots, mi-humanoïdes, ce sont les ennemis historiques du docteur, qui ont terrifié des générations de petits Britanniques. Et pour cause : leur créateur, Terry Nation, s'est inspiré des nazis pour imaginer ces méchants, dont le cri de guerre n'est autre que "EXTERMINER !". Dans L'Invasion Dalek de la Terre (1965), ces hybrides qualifient même l'annihilation de la race humaine de "solution finale" et lèvent leur unique bras muni d'une ventouse façon salut hitlérien.

Les Daleks sont à ce point synonymes de créatures impitoyables que les politiciens britanniques se jettent régulièrement le qualificatif au visage. Comme en 2005, lors d'un débat sur la grippe aviaire au cours duquel un membre travailliste de la Chambre des Lords lance : "La dernière chose que nous voulons, c'est que les Daleks du Département de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales se mettent à suggérer d'exterminer la faune sauvage – leur réaction habituelle à tout problème de ce type."

Marque déposée par la BBC en 1964, le mot "Dalek" (qui signifie "lointain" en croate, un hasard semble-t-il) figure dans plusieurs dictionnaires, comme le Oxford English Dictionnary ou le Collins. Un timbre représentant un Dalek a même été émis en 1999 par la poste britannique. Même si leur apparition n'est plus qu'anecdotique dans la série, ils sont si emblématiques qu'un sondage (en anglais) mené en 2008 montre que neuf petits Britanniques sur dix reconnaissent un Dalek, alors que seulement 47% savent nommer une chouette effraie.

 

La reine d'Angeleterre Elizabeth II visite MediaCity, à Salford (Royaume-Uni), le 23 mars 2012. A droite, un Dalek guette. (ANDREW YATES / AFP)

Le second objet (de) culte de Dr Who, c'est le Tardis (acronyme de Time And Relative Dimension In Space, ou Temps à relativité dimensionnelle interspatiale en VF). Il s'agit d'une cabine de police britannique des années 1950 très particulière, puisqu'elle permet au savant de voyager dans le temps et l'espace. Il y a soixante ans, les police box étaient des lieux de refuge pour les policiers britanniques et leur permettaient, via une ligne directe, de joindre le commissariat. Dans la série, cette cabine typiquement british devient donc le Tardis, mi-machine, mi-être vivant, dont la caractéristique est d'être plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur – d'une taille infinie, dit même le docteur dans le 11e épisode de la saison 7.

Camilla et le prince Charles, en visite dans les studios de la BBC, posent avec deux acteurs de la série "Dr Who", Jenna Louise Coleman et Matt Smith, à Cardiff (Royaume-Uni), le 3 juillet 2013. (REX/SIPA)
 

En 1976, la BBC a gagné contre la police du Grand Londres, qui s'opposait à ce que la marque Tardis soit déposée. Pour les fans qui voudraient casser leur tirelire, la Nouvelle-Zélande a fabriqué pour le 50e anniversaire de Dr Who une pièce de collection avec côté pile, un Tardis, et côté face, Elizabeth II. L'objet rare est livré dans un écrin en forme de Tardis, of course.

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