Cet article date de plus de quatre ans.

LCI reconnaît une présentation "maladroite" de Yassine Bouzrou, l'avocat de Piotr Pavlenski saisit le CSA

La présidente du Conseil national des barreaux (CNB) a également menacé de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel, tout comme le barreau de Paris. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'activiste russe Piotr Pavlenski et son avocat Yassine Bouzrou, le 18 février 2020, à Paris.  (GUILLAUME DAUDIN / AFP)

LCI fait son mea culpa. La chaîne d'information est revenue, jeudi 20 février, sur sa présentation de l'avocat Yassine Bouzrou, qui défend l'activiste russe Piotr Pavlenski dans l'enquête sur la diffusion de vidéos intimes attribuées à Benjamin Griveaux. Mercredi, LCI avait diffusé une infographie sur le parcours de l'avocat, où on le voyait coiffé d'un bonnet d'âne. Cette séquence a provoqué l'ire de ses confrères, et plusieurs menaces de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Contactée par l'AFP, le CSA annonce avoir été saisi directement par Yassine Bouzrou. Ce dernier a dénoncé une infographie "lamentable" auprès de l'AFP. 

L'infographie montrait le visage de Yassine Bouzrou coiffé d'un bonnet d'âne et barré du mot "Renvoyé", pour illustrer le fait qu'il ait "enchaîné les déboires scolaires", tout en expliquant qu'il venait d'une "famille marocaine extrêmement modeste" et qu'il avait "grandi dans une cité". 

"Nous souhaitons revenir sur une séquence présentée hier qui a beaucoup fait réagir. Il s'agissait de retracer le parcours de Me Yassine Bouzrou, l'avocat de Piotr Pavlenski", a indiqué la journaliste Valentine Desjeunes jeudi, au début de l'émission de 14 heures sur LCI.

La forme, les illustrations, en étaient maladroites et ont pu sembler peu respectueuses.

Valentine Desjeunes, journaliste

sur LCI

"Si nous avons blessé Me Bouzrou, nous en sommes désolés. Mais il n'y avait pas d'intention de nuire. Il s'agissait au contraire de souligner le parcours hors normes de Me Bouzrou. La chronique souhaitait simplement s'attacher à retracer le parcours singulier d'un avocat sous le feu des projecteurs en ce moment", a-t-elle poursuivi. "La forme n'était pas la bonne, nous tenions à vous le dire aujourd'hui", a répété la journaliste.

La directrice de la rédaction de la chaîne d'information du groupe TF1, Valérie Nataf, a reconnu sur Twitter "qu'effectivement, cette présentation est pour le moins maladroite".

L'infographie a provoqué de nombreuses réactions sur Twitter, notamment chez les avocats.

"Cette présentation est particulièrement dégradante. Un avocat ne se définit pas [que] par son parcours scolaire, son origine sociale ou familiale. La robe fait écran à tout cela. Dommage que l'écran et ceux qui l'animent l'oublient", a twitté la présidente du Conseil national des barreaux (CNB), Christiane Féral-Schuhl. Celle-ci menace de saisir le CSA.

Le barreau de Paris a également annoncé sur le réseau social qu'il s'associait au CNB "dans sa démarche auprès du CSA". 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.