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Trafic de faux meubles : trois arrestations dans une affaire éclaboussant le Château de Versailles

L'établissement a acquis certains de ses meubles, qui ne seraient en fait que des copies d'époque, pour un total de 2,7 millions d'euros. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des visiteurs se pressent devant l'entrée du Château de Versailles (Yvelines), le 18 mai 2015. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Y aurait-il de fausses chaises au Château de Versailles ? L'office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) a en tout cas procédé mardi à trois interpellations de professionnels du marché de l'art dans le cadre d'une enquête sur le commerce de faux meubles du XVIIIe siècle, a annoncé le ministère de la Culture dans un communiqué publié samedi 11 juin. Parmi les personnes arrêtées, l'expert en sièges Billo Pallot et l'antiquaire Laurent Kraemer, qui ont été mis en examen dans cette affaire, précise Le Figaro.  

Selon le ministère, "plusieurs meubles acquis pour le Château de Versailles entre 2008 et 2012 semblent concernés, pour un montant de 2,7 millions d'euros". Selon nos confrères de Culturebox, le Château posséderait ainsi six fausses chaises. L'une d'elle proviendrait du cabinet de la Méridienne. Certaines d'entre elles ont même été classées "trésors nationaux" par les services de la ministre de la Culture de l'époque, raconte Le Monde

Des doutes d'un antiquaire en 2012

Selon le quotidien, c'est en 2012, grâce à l'avis éclairé d'un antiquaire spécialisé en chaises, que des doutes ont commencé à poindre concernant l'authenticité des sièges royaux. Plusieurs ne seraient que des copies d'époque, fabriquées dans le quartier des ébénistes du XVIIIe siècle du faubourg Sanit-Antoine, à Paris. 

Vendredi, l'établissement public du Château de Versailles a indiqué suivre "avec la plus grande attention la procédure concernant d'éventuels faux meubles du XVIIIe siècle". Le Château a précisé qu'il se réservait "la possibilité d'intenter toute action en justice". Cette affaire est en effet suspectible de "mettre à mal (...) le marché du mobilier ancien" et de "ridiculiser nombre de conservateurs de musée", résume encore Le Monde.  

Parallèlement à l'enquête menée par l'OCBC qui se poursuit, la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a indiqué qu'elle allait "lancer sans délai une inspection administrative relative aux processus d'acquisition des biens évoqués en l'espèce dans cette affaire, ainsi que, plus généralement, sur les procédures d'acquisition en faveur des collections nationales".

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