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"Un président ne devrait pas dire ça" : après le livre, une pièce de théâtre montre "les coulisses du pouvoir et du contre-pouvoir"

Le livre "Un président ne devrait pas dire ça" retranscrivait une soixantaine d'entretiens entre deux journalistes du quotidien "Le Monde" et François Hollande, lorsqu’il était à l’Elysée.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Scali Delpeyrat joue François Hollande dans "Un président ne devrait pas dire ça", adapté du livre du même nom. (JMD PRODUCTION)

Nous sommes le 6 mai 2012, au soir du second tour de l’élection présidentielle. Le président élu remercie la foule place de la Bastille : c'est ainsi que débute la pièce. Ce président, dont le nom n’est jamais cité mais que l’on reconnaît évidemment comme étant François Hollande, c’est Scali Delpeyrat qui l’incarne, dans Un président ne devrait pas dire ça, l'adaptation au théâtre du livre qui a marqué la fin de son quinquennat : "Je n'ai pas essayé de me mettre dans la peau de François Hollande. J'ai essayé plutôt de me mettre dans la peau d'un président. Ce que j'ai voulu incarner, c'est quelque chose de l'ordre de la fonction présidentielle. Je me suis dit : c'est moi le président, je ne me suis pas dit : je suis François Hollande. Ce n'est pas ce qu'on m'a demandé, d'ailleurs."

"Une histoire théâtrale, voire cinématographique"

Le livre a été adapté pour le théâtre par ses auteurs, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, ces deux journalistes du Monde qui pendant cinq ans se sont entretenus en privé, chaque premier vendredi du mois, avec François Hollande. Avec à la clé un livre, paru en octobre 2016, qui a eu des conséquence ravageuses, participant à la décision de François Hollande de renoncer à briguer un second mandat. "On s'est rendu compte a posteriori qu'il y avait effectivement les ingrédients d'une histoire théâtrale, si ce n'est cinématographique, explique Gérard Davet. Les coulisses du pouvoir, de la présidence de la République, mais également les coulisses d'une rédaction, dans un journal. En quelque sorte, les coulisses du pouvoir et les coulisses du contre-pouvoir."

Au fil de la pièce, le président égrène ses confidences : sur Emmanuel Macron, qui selon lui n’est pas dans une stratégie personnelle (l’avenir lui donnera tort), sur les footballeurs ou sur la solitude du pouvoir... Thibault de Montalembert, que les fans de la série "Dix pour cent" connaissent bien, incarne à lui seul avec beaucoup d’intelligence les deux journalistes du Monde. Il est épaulé par une jeune consœur. "La pièce montre la préparation du livre, souligne Thibault de Montalembert. À part les verbatims du président, qui viennent du livre, on est à l'intérieur d'une rédaction. Ce n'est pas du tout dans le livre, et on voit quels sont les rapports internes : les inimitiés, les jalousies... On voit aussi les rapports du politique avec le journalisme, l'information. La pièce est complémentaire du livre." 

La pièce donne à voir l’humanité de ce président : ses faiblesses, ses failles, ses erreurs, mais aussi sa force au moment le plus tragique de son quinquennat, celui des attentats de novembre 2015. C'est à voir au Théâtre Libre, à Paris, jusqu’au 22 avril.

"Un président ne devrait pas dire ça" au théâtre : reportage d'Anne Chépeau

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