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Roselyne Bachelot approuve la destruction du Théâtre national de Nice qui "ne répond plus" aux besoins techniques et artistiques

La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a donné son feu vert pour la démolition du Théâtre national de Nice, a annoncé mercredi 8 décembre 2021 la mairie. Destruction contre laquelle s'élèvent l'opposition municipale et la fille de l'architecte.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Théâtre national de Nice (TNN) devrait être remplacé par une "forêt urbaine" de 20 hectares (MAXPPP)

Dans un courrier daté du 2 décembre 2021 et cité par la mairie, Roselyne Bachelot a décidé "d'autoriser la démolition" du Théâtre national de Nice (TNN) "eu égard aux enjeux culturels de la ville de Nice" et malgré l'éclatement du Centre dramatique national sur trois sites qui constitue "une réelle contrainte".

Enjeu environnemental

La destruction du TNN s'inscrit dans le projet du maire (ex-LR) Christian Estrosi de prolonger la "coulée verte" dans le centre ville, en rasant également le palais des Congrès Acropolis pour créer une "forêt urbaine" fin 2025. Le bâtiment "ne répond plus" aux besoins techniques et artistiques, selon la ministre et "nécessite de lourds travaux de mise aux normes évalués entre 12 et 18 millions d'euros".

La destruction du TNN, rend possible le projet de prolongement de la Promenade du Paillon, qui "prévoit 8 ha de parc urbain supplémentaire, soit 20 ha de verdure au total" en centre ville et la plantation de 1 500 arbres permettant, selon la mairie, "le stockage de 50 tonnes de CO2 et la réduction de 2 à 3 degrés de la température lors d'épisodes caniculaires".

La fille de l'architecte et l'opposition contre la décision

Construit par l'architecte Yves Bayard et inauguré en 1989, le TNN forme un octogone monumental gris, recouvert de marbre, qui tranche avec l'architecture d'inspiration italienne du centre-ville et du Vieux-Nice tout proche.

Le Théâtre national de Nice est situé avenue Saint-Jean-Baptiste en plein centre ville  (GILLES TARGAT / PHOTO12 VIA AFP)

Votée en juillet 2020 par le conseil municipal, sa destruction est fortement combattue par l'opposition municipale, notamment les élus écologistes qui dénoncent "un scandale financier et écologique"; et par la fille de l'architecte, Martine Bayard. "C'est un véritable affront au droit patrimonial d'une part et au monde du spectacle d'autre part", écrit cette dernière sur le site de l'association créée pour défendre "une oeuvre importante du 20e siècle, cohérente et fonctionnelle".

Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, avait fait part en novembre de son opposition à la destruction du TNN et demandé son classement comme monument historique.

Un nouveau départ

Selon la rédation de France 3 Nice, ce projet décrié avait été annoncé il y a quelques mois par Christian Estrosi, en janvier 2020. Depuis, les équipes du TNN s'étaient préparées à un incontournable déménagement.

Muriel Mayette-Holtz, devenue directrice du TNN en novembre 2019, voit avec appétit ce changement de lieux. "Depuis que je suis arrivée, je travaille au futur. C’est une étape logique et positive, c’est la première pierre d’un projet qui fait une grande confiance au Théâtre National de Nice. Dans un mandat, c’est extraordinaire, c’est exceptionnel.Cela va nous permettre de continuer à enchanter les gens avec une programmation et de mettre sur pied des salles qui sont très performantes."  explique t-elle après avoir appris la confirmation de la destruction de l'actuel site faite par sa ministre.

Pour assurer la continuité de l'activité de spectacle vivant, quatre sites seront mis à disposition du TNN, rappelle la mairie dans un communiqué: la salle de l'ancienne église des Franciscains, offrant 400 places et qui ouvrira en mars 2022; et à terme une grande salle de 800 places qui prendra place dans l'actuel Palais des expositions dès la saison 2025/2026.

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