Révolution au théâtre : la publicité avant le lever de rideau
Ce soir-là, au théâtre Les feux de la rampe dans le 9e arrondissement de Paris, on joue "New, comédie musicale improvisée". Les spectateurs prennent place. Soudain, le rideau se lève non pas sur la pièce mais sur un écran sur lequel sont projetés des spots publicitaires : deux sont conscacrés aux bandes annonces pour les autres spectacles de la semaine et un spot est conscaré à un Tour opérateur. On se croirait au cinéma.
Une idée révolutionnaire qui a démarré par les théâtres privés comme le confirme Andréas Georgiou, le fondateur de la ODW régie : "On a commencé à contacter les théâtres privés dans un premier temps car, selon nous, ce sont eux qui en ont le plus besoin, en tous cas à court terme. Après on est ouvert aux théâtres publics et au delà à tout le secteur."
Une manne non négligeable
Pour un théâtre non subventionné comme Les Feux de la Rampe qui tire ses recettes pour 20% de la billetterie et pour 80% de la location de salles, c'est un plus non négligeable qui se chiffre entre 20 000 et 50 000 euros par an."C'est pas énorme ce qu'on va gagner. Ça va nous permettre de changer des projecteurs, de repeindre les murs et d'entretenir le théâtre
Karine Marchi, la directrice des Feux de la Rampe
Reportage France 3 Paris Île-de-France : N. Bappel / C. Mirabaud / J. Espié / N. Gallet
Dans cette opération, le théâtre n'a rien à débourser. les frais sont pris intégralement en charge par la régie publicitaire. C'est un marché potentiel énorme qui s'ouvre à elle sur toute la France. Selon nos confrères des Echos, outre Les Feux de la Rampe, la régie OWD avait déjà signé l'été dernier des partenariats avec le Théâtre du Gymnase, Le Palais des Glaces et l'Apollo Théâtre. 31 salles seraient concernées qui accueillent, en tout, plus de deux millions de spectateurs par an.Jean-Michel Ribes pas partant
Cette révolution ne fait pas l'unanimité. Jean-Michel Ribes qui dirige le Théâtre du Rond-Point subventionné à parité par l'Etat et la Mairie de Paris n'y est pas favorable. "Des gens qui perçoivent l'image virtuelle du cinéma et qui tout à coup reconnectent avec des gens vivants, je pense que ça c'est très nocif." Et Jean-Michel Ribes de conclure avec l'humour qu'on lui connaît :Je ne serai pas partant au départ c'est sûr, à moins qu'ils m'offrent...un milliard et demi... Ce qu'ils vont sans doute faire !!!".
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