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Retour sur la carrière théâtrale de Jeanne Moreau

Immense actrice, Jeanne Moreau, décédée lundi à l'âge de 89 ans, avait débuté sa carrière au théâtre.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Jeanne Moreau lors d'une répétition de la pièce "La Guerre des Fils de Lumière contre les fils des ténèbres", le 5 janvier 2010 au Théâtre de l'Odéon (Paris).
 (FRANCK FIFE / AFP)

Jeanne Moreau a commencé le théâtre dès la fin de ses études secondaires, à l'insu de ses parents, dans les cours de théâtre de Denis d'Inès, alors doyen de la Comédie-Française. Six mois plus tard, elle entre au Conservatoire de Paris et se produit au tout premier Festival d'Avignon en 1947, sous la direction artistique de Jean Vilar.

De la Comédie-Française au premier Festival d'Avignon

"Nanette" comme on l'appelait alors, est à l'affiche de trois créations dramatiques : elle campe une suivante dans "Richard II" de Shakespeare mis en scène par Vilar, apparaît dans le choeur de "L'Histoire de Tobie et Sara" de Paul Claudel et dans la création de "La Terrasse de midi" de Maurice Clavel.

De 1948 à 1951, elle rejoint la troupe de la Comédie-Française et joue chaque année une demi-douzaine de pièces classiques (Beaumarchais, Marivaux, Molière, Musset, Shakespeare, Feydeau...) Elle est également "Rose" dans "Les Mal Aimés" (Mauriac), "Betty" dans "L'Anglais tel qu'on le parle" (Tristan Bernard), la petite prostituée dans "Les Caves du Vatican" (Gide), son premier rôle sulfureux pour lequel elle se fait remarquer.

Puis elle part du Français pour la troupe du Théâtre National Populaire (TNP) de Vilar, pendant deux ans. Elle revient au Festival d'Avignon pour "Le Cid" de Corneille et "Le Prince de Hombourg" de Kleist aux côtés de Gérard Philipe, puis "Lorenzaccio" de Musset, mise en scène par Gérard Philipe.

"Sex symbol" dans "La Chatte sur un toit brûlant"

En 1954, elle marque les esprits en Sphinx dans "La Machine infernale" de et par Jean Cocteau, avec Jean Marais. Pour ce rôle, Jean Cocteau lui dira : "Tu es merveilleuse. Tu es tellement le Sphinx que tu n’es plus toi, tu es lui : il t’a mangée et il parle avec ta voix." L'année suivante, elle retrouve son partenaire Jean Marais en tant que metteur en scène de "Pygmalion" de George Bernard Shaw. En 1956, "La Chatte sur un toit brûlant" de Tennessee Williams la consacre comme un "sex symbol".
Dans les années 1970, on la retrouve dans "La Chevauchée sur le lac de Constance" de Peter Handke, mis en scène par Claude Régy, avec Delphine Seyrig, Sami Frey, Michael Lonsdale, Gérard Depardieu (1974) et en 1976 dans "Lulu" de Frank Wedekind, mise en scène Claude Régy, son seul flop.

Magistrale servante Zerline

Dix ans plus tard, elle brille, magistrale, dans l'incontournable "Le Récit de la servante Zerline" d'Hermann Broch, mis en scène Klaus Michael Grüber, au Théâtre des Bouffes du Nord. Le spectacle, mythique, marque les esprits et tourne pendant trois ans. 
En 1989, elle retrouve Avignon grâce à "La Célestine" de Fernando de Rojas, mis en scène Antoine Vitez, avec Lambert Wilson. Autre moment fort de sa carrière théâtrale :"Quartett" d'Heiner Müller, lecture avec Sami Frey (en 2007 à Avignon, reprise en 2008 au Théâtre de la Madeleine).

En 2011, Jeanne Moreau fait son retour dans la Cour d'Honneur du Palais des Papes en compagnie du chanteur Etienne Daho avec "Le condamné à mort" de Jean Genet. C'est encore avec Genet qu'elle tire sa révérence aux planches, en 2015-2016, sous forme vocale dans "Splendid's", mis en scène par Arthur Nauzyciel.

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