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"Silence, on tourne !" : l'hilarante histoire de tournage au théâtre de Patrick Haudecœur

Après 69 représentations en province dont deux mois passés à Lyon, "Silence, on tourne !", la comédie signée Patrick Haudecœur et Gérald Sibleyras, s'est installée au Théâtre Fontaine, à Paris, depuis le 25 janvier. On rit beaucoup à cette histoire de tournage de film dans un théâtre, qui ne se passe pas comme prévu. Patrick Haudecœur se met en scène avec un public qu'il convoque comme figurant.
Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Silence, on tourne ! " : un tournage vraiment pas comme les autres
 (Bernard Richebé)
Reportage : M. Berrurier / W. Kamli / G. Bensoussan / S. Lacombe

Tout commence en musique. Alors que le rideau est encore baissé, un trio de musiciens habillés en bleu de chauffe fait monter la température avec des standards Dixieland.

Puis le rideau se lève sur un décor de cinéma. On s'agite, on prépare la mise en place. Batistin, l'assistant-réalisateur, se tourne vers le public pour lui livrer le mode d'emploi : "On tourne un film dans ce théâtre. La scène d’aujourd’hui est celle du mari trompé qui va interrompre une représentation en public pour tuer l’amant de sa femme qui est dans la salle... On a besoin de figurants. Vous êtes les figurants."
  (Bernard Richebé)

Et il est vrai que c’est à un tournage vraiment pas comme les autres auquel nous allons assister. Sur le plateau, vont se croiser dans un ballet parfaitement réglé : 

- un réalisateur amoureux de la jeune première qui le mène, lui et les autres, par le bout du nez… avec poigne ! (Jean Pierre Malignon est aussi à l’aise en amoureux transi qu’en éconduit dépressif. Nacima Benchicou passe aisément de la jeune première faussement naïve à la dominatrice des coeurs). 

- un producteur qui joue les matamores bien qu’il soit "plombé" par des dettes de jeu qui le rendent dépendant de son actrice d'épouse (Philippe Uchan passe avec brio du producteur sûr de lui et méprisant au mari implorant).
  (Bernard Richebé)

Un second rôle qui brille par sa modestie - "Mon handicap c’est que je rayonne de trop…", ne cesse-t-il de déclamer - mais qui voit tout le monde passer à côté de lui sans le voir (Stéphane Roux, pourtant tout en taille, se glisse parfaitement dans cette transparence qui déclenche à chaque fois les rires de la salle).
  (Bernard Richebé)

Et puis il y a Batistin, l'assistant-réalisateur qui doit composer avec les humeurs et caractères des uns et des autres. Il rêve que le scénario qu’il a écrit pour la jeune première soit accepté et financé par le producteur.
  (Bernard Richebé)

Dans ce costume-là, Patrick Haudecœur est le vrai chef d’orchestre de ce plateau de tournage en folie. Il joue de ce texte qu’il a écrit avec un mélange de candeur et de gourmandise. Et lorsqu’il faut faire appel à un figurant dans le public pour remplacer l’amant indisponible, c’est lui qui mène le bal avec talent, dans une scène hilarante qui vous laisse sans souffle. Autour de lui, la troupe joue à merveille pour mettre "le figurant" dans les meilleures conditions. C'est très réussi.

La tournée en province a permis d'ajuster jusqu'au dernier moment l'ordonnancement des scènes. À n’en pas douter, l’auteur de "Thé à la menthe ou t'es citron" et de "Frou-Frou les Bains" frappe encore un grand coup avec son compère Gérald Sibleyras. Les réparties fusent entre des acteurs qui ont manifestement grand plaisir à participer à ce tournage surréaliste.

  (DR)

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