Michel Jonasz et l'antisémitisme : "Ces signes doivent faire de nous des combattants"
Dans "Le cas Eduard Einstein" paru en 2013 aux éditions Flammarion, Laurent Seksik raconte les drames familiaux du père de la relativité et surtout ses relations avec son fils interné dans un hôpital psychiatrique.
C'est Michel Bouquet qui devait se glisser dans le costume d'Albert Einstein. L'acteur avait commencé à répéter le rôle, mais il s'est rendu compte lui-même "qu'il était trop âgé". Il a préféré se retirer du projet. C'est à ce moment là que la metteur en scène Stéphanie Fagadeau a proposé le rôle à Michel Jonasz
"Einstein n'est pas seulement un homme qui a révolutionné la science, il a changé l'histoire de l'humanité et en même temps c'est un homme plein de blessures dont la plus importante, qui ne guérira pas, c'est son fils schizophrène."Jouer cet homme extraordinaire, l'homme le plus connu de son époque, c'est un cadeau.
Une terrible résonnance
La pièce fait aujourd'hui écho à ce qui se passe dans l'actualité."Je me disais, heureusement que ma mère (qui a eu ses parents et quatre de ses frères qui sont partis en fumée par les cheminées d'Auschwitz) n'est plus là pour voir ça. Heureusement qu'elle n'est pas là pour voir les croix gammées sur les portraits de Simone Veil, pour voir marquer "juden" sur la vitrine d'un commerçant juif ... tant d'autres actes antisémites. Ma mère me dirait mais ça existe encore?
Faire de nous des combattants
Michel Jonasz a bien conscience que l'antisémitisme d'aujourd'hui n'est pas comparable à celui évoqué dans la pièce ("Ce serait indécent") et que la communauté juive n'est pas la seule a être victime d'attaques.Ces signes là doivent faire de nous des combattants. Notre révolte doit s'incarner en actes parce que l'indignation ne suffit plus. La justice doit être à la hauteur du défi, plus sévère et il y a la base : l'éducation."
Un appel aux parents
Et Michel Jonasz de rappeller qu'à la communale, quand il était enfant, les classes commençaient par des cours de morale qui tournaient autour du même thème : le respect."Je m'adresse aux parents : c'est votre rôle de transmettre ce message à vos mômes. Si vous ne le faîtes pas, vous ratez votre rôle, vous n'êtes pas des bons parents."
En voyant qu'Alain Finkielkraut n'a pas porté plainte pour les injures antisméites dont il a été victime, Michel Jonasz renchérit : "L'antisémitisme" ne concerne pas que les Juifs. Il a raison de faire ça. Il faut qu'on mette ça dans la tête de nos mômes. C'est une question de survie. Il faut qu'ils aient ce sentiment de fraternité et d'amour.
Dans le coeur des Français
En se repassant la playlist Michel Jonasz qui a bercé les Français, on trouve "Super nana" très appréciée de François Hollande, "Les vacances au bord de la mer" ou encore "Changer tout".
Avant de rejoindre Christophe, invité lui aussi, mais pour la sortie prochaine d'un album de duos reprenant ses tubes, Michel Jonasz livre son analyse de ses liens avec le public :
Christophe et moi, on a choisi ce métier non pas pour être célèbre mais pour être des créateurs. Si ça marche bien, c'est grâce à cette sincérité et à cette fidèlité qui se construit petit à petit".
Jonasz-Christophe une longue histoire
Où l'on apprend que Michel Jonasz et Christophe se connaissent depuis longtemps. L'auteur de "La boîte de jazz" ayant même été le pianiste du père d'"Aline". Les souvenirs de tournée ne manquent pas.
Où l'on apprend aussi que Christophe s'est mis récemment au piano (en 2013) pour revisiter ses chansons. Les deux hommes nourissent l'un pour l'autre une admiration mutuelle.
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