Michel Bouquet tire le rideau
"J'ai 86 ans, je n'en peux plus, j'en ai marre. C'est une fatigue physique. C'est à n'en plus pouvoir. Quand on est proche du chagrin, de l'abattement, il faut arrêter", lance le
comédien, lors d'une récente rencontre avec des journalistes. "Je peux penser à Molière dans mon lit et ne pas avoir à le jouer. Je pense à lui quand même", dit l'acteur facétieux, fatigué mais les yeux illuminés par la malice. Il présentait un documentaire de France 2 (diffusion le 15 janvier), "Le temps des vertiges" de Jean-Pierre Larcher, centré sur son dernier rôle sur les planches dans "Le roi se meurt" d'Eugène Ionesco.
Michel Bouquet vient d'interprèter Auguste Renoir au cinéma
Fatigué par cette tournée, le "monstre sacré" du théâtre a désormais décidé de se contenter du cinéma, moins éprouvant. "Je ferai un peu de cinéma. J'aime beaucoup ça. Ce n'est pas pareil. Au théâtre, c'est une épreuve pendant deux heures", dit-il. Michel Bouquet a d'ailleurs décliner cette saison de jouer le rôle de Richard Strauss dans "Collaboration". Le comédien vient de terminer le tournage d'un film de Gilles Bourdos, dans lequel il interprète le peintre Auguste Renoir. Il a aussi "le projet d'un film au Canada, peut-être en juin", ajoute-t-il sans plus de précisions.
Né en 1925 à Paris, Michel Bouquet est devenu comédien "à force de faire des métiers qu'il n'aimait pas faire". L'apprenti pâtissier entre au conservatoire où il restera deux ans, puis joue immédiatement. L'acteur, qui a tourné avec des cinéastes prestigieux comme Clouzot, Grémillon, Chabrol, Truffaut ou Guédiguian, a toujours confié jusqu'ici qu'il préférait le théâtre. Parmi les nombreux rôles qu'il a interprétés sur les planches depuis 1944, il a joué plusieurs fois dans "Le roi se meurt" de Ionesco, "Le Malade imaginaire" et "L'Avare" de Molière.
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