"Le Dragon", fable fantastique contre le totalitarisme, au théâtre "Le Quai" à Angers

Il était une fois, un château obscur au cœur d’une ville médiévale, menacé depuis des siècles par un dragon. Jusqu’au jour où Lancelot, un héros professionnel décide d’abattre l’animal. Fin de l’histoire ? Pas vraiment. Derrière la créature ailée, se cachent des monstres bien plus hideux : les hommes. Cette pièce, écrite par le dramaturge russe Evgueni Schwartz en 1943, dénonce par le biais d’une fable fantastique, le totalitarisme et ses mécanismes.

Un thème toujours d’actualité qui a séduit Thomas Jolly à la tête du Centre dramatique national Le Quai d'Angers. Pour sa première mise en scène à Angers, il a adapté Le Dragon avec un immense décor et une quinzaine de comédiens. "La pièce est à la fois exigeante, mais aussi populaire, on peut parler d’un sujet sérieux en développant un univers visuel et sonore", explique-t-il.

Une pièce intemporelle

Le metteur en scène offre une interprétation moderne de la fable russe, à l’esthétique soignée, entièrement composée de noir et de blanc. Avec des personnages grotesques, devenus une caricature d'eux-mêmes, dans ce système contrôlé par la peur : l’attentiste, le soumis, l’avide, le sauveur… Une pièce qui traverse les époques grâce à sa thématique intemporelle : le pouvoir. "Quand on voit tout ce qui se passe en ce moment, le débat public parfois saturé, la question du libre-arbitre, du discernement, je trouve que cette pièce résonne énormément" avec l’actualité, explique l’un des comédiens.

Un conte moderne à découvrir à partir du 18 janvier au théâtre Le Quai et pour ceux qui souhaiteraient approfondir la réflexion, une "foire de la pensée" est organisée le 22 janvier pour débattre et philosopher autour de la pièce et la notion de peuple.

"Le Dragon", du 18 au 25 janvier, "Le Quai", Angers, réservations en ligne.