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Festival d'Avignon : devant et sur la scène, Zabou Breitman est sur le pont

Le Festival d’Avignon ouvre ses portes le 5 juillet suivi du Off, auquel Zabou Breitman participe pour la première fois. Elle ne présente pas moins de deux pièces au Théâtre du Chêne Noir. Dans "Journal de ma nouvelle oreille", elle met en scène Isabelle Fruchart. Puis elle redevient comédienne pour jouer en solo "La compagnie des spectres". Deux pièces à découvrir du 6 au 28 juillet.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Zabou Breitman dans le filage de "La Compagnie des spectres" au théâtre de la Gaîté Montparnasse (octobre 2012)
 (Raymond Delalande / SIPA)
Reportage : Frédérique Poret, Olivier Ducros Renaudin, Anne Paul
Mise en scène, adaptation, cinéma, théâtre, comédie, drame…Une fois de plus, Zabou Breitman fait la preuve de la diversité de ses talents et de ses goûts, très éclectiques. A Avignon, elle présente effectivement deux pièces très différentes. L'une d'elles, "La compagnie des spectres" est l'adaptation d'un roman à succès de Lydie Salvaire. Elle a été jouée plus de 200 fois à Paris. Zabou en assure la mise en scène mais campe aussi à elle seule, les trois personnages de cette pièce hantée par les spectres et les traumatismes de la guerre. 
"Sourde comme un pot" à 14 ans

"Journal de ma nouvelle oreille" met en scène le récit à la fois « cocasse et bouleversant » (dixit Zabou) de la vie d’Isabelle Fruchart. Cette comédienne et musicienne interprète ici sa propre histoire, celle d’une fille « sourde comme un pot » : « J’ai perdu mes oreilles à l’âge de 14 ans. Mais j’ignorais que j’étais sourde car j’étais dans ma bulle…je ne faisais pas d’effort pour m’intéresser au monde extérieur » raconte la comédienne qui malgré son déficit auditif, travaille et joue (elle a notamment créé en 1996 la Compagnie Opaline avec laquelle elle crée plusieurs spectacles de contes).

Une nouvelle perception du monde

Mais un jour elle est diagnostiquée sourde à 70% des deux oreilles. Elle décide de s’appareiller. A 37 ans, la vie d'Isabelle Fruchart change alors du tout au tout : « Entendre l’eau couler sur les assiettes quand je faisais la vaisselle, comprendre les conversations des autres dans le métro, ça devenait extraordinaire » raconte t-elle. Elle décide de tenir un journal de toutes ses nouvelles sensations pendant neuf mois. Un jour, elle organise une lecture de ses textes par trois amies, chez elle, devant un public restreint. « Mais c’est du théâtre ! » lui dit-on alors.
Lors de cette soirée, une amie qui connaît Zabou Breitman est présente. Elle lui fait lire le texte. Intéressée, Zabou rappelle Isabelle Fruchart : « Je sens que cette histoire me transporte, je vous rappelle très vite ».
L'affiche de la pièce "Journal de ma nouvelle oreille"
 (DR)
La pièce est née comme cela. « C’était un cadeau énorme, » avoue Isabelle Fruchart, «parce qu’en plus je ne l’avais pas cherché ». La pièce adaptée de son texte est drôle, parfois légère mais elle parle aussi de la façon dont nous sommes présents au monde qui nous entoure. « On peut avoir une parfaite audition et ne pas écouter »  explique Isabelle Fruchart. « Moi j’ai appris à écouter avec plein d’autres choses que mes oreilles. »

Zabou Breitman et Isabelle Fruchart sont au Théâtre du Chêne Noir à Avignon du 6 au 28 juillet avec "Journal de ma nouvelle oreille" à 14h et  "La compagnie des spectres" à 18h

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