Festival d'Avignon : "la Mecque du théâtre" ouvre toutes ses portes durant trois semaines
D'habitude, Avignon (Vaucluse) est une petite ville tranquille de 90 000 habitants. Mais au moment du festival, elle explose. Pendant un mois, un million de personnes se donnent rendez-vous ici par amour du théâtre. À Avignon, on peut voir les trouvailles du festival "In", comme une version d'Antigone en japonais. Mais on découvre aussi l'effervescence et l'inventivité du "Off", qu'on soit une troupe confirmée ou débutante.
C'est la Mecque du théâtre. Tout le monde rêve de jouer ici. C'est une expérience qui ne ressemble à aucune autre car on a un public très disponible qui n'est là que pour ça
Olivier Py - Directeur du Festival IN
Reportage : M. Berrurier L. Bignalet / M. Savineau / K. Founas / B. Dechaumes / A. Gordon-Gentil
Avignon : retour sur investissement pour les compagnies
Affronter Avignon, cela commence souvent ailleurs que dans la cité des Papes. La metteur en scène Anne Bouvier a choisi d'adapter "Sur la route de Madison" avec Clémentine Célarié. À quelques jours du départ, toute la troupe est en banlieue parisienne, et elle commence tout juste à répéter dans le décor définitif.C'est absolument pas confortable Avignon, mais c'est ça qui est bien
Clémentine Célarié Mais pour les troupes de théâtre, le festival d'Avignon constitue aussi un investissement financier. Car un mois à Avignon cela coûte cher, alors il faut absolument séduire le public pour engranger quelques recettes et au moins rembourser le voyage, les frais, les salaires et la location d'une scène.
Et l'enjeu va bien au-delà de l'aspect financier, pour la plupart des compagnies l'important est aussi de montrer leur spectacle à la profession pour qu'il soit acheté la saison suivante. Pour la troupe d'Anne Bouvier composée de sept personnes, partir à Avignon coûte 100 000 euros. "C'est un peu un grand marché ici, on espère rebondir après dans un théâtre à Paris ", confirme-t-elle.
Le metteur en scène Emmanuel Besnault est également présent dans la Cité des Papes. Son adaptation musicale des "Fourberies de Scapin" au théâtre de la Luna implique une troupe plutôt réduite mais qu'il faut payer. Avec cinq comédiens, l'équipe de mise en scène et la technique, la compagnie l'Eternel Eté, doit débourser 25 000€. "Ça coûte cher car il faut louer un théâtre. On paye pour pouvoir jouer à Avignon", rapporte le jeune metteur en scène.On paye pour jouer à Avignon !
Le sprint Avignon
Pendant un mois, le temps du festival, toutes les troupes présentes à Avignon vont tenter d'imposer leur style. Pas le temps de se reposer sur le succès de la veille, Avignon c'est un peu de l'enchainement des tâches. Quand ils ne sont pas sur scène, c'est dans la rue que l'on rencontre les comédiens. Les murs se couvrent d'affiches, les petites performances se jouent au détour d'une rue et les salles se remplissent. Un challenge qui tient en très peu temps et qui oblige les équipes techniques à enchainer les montages et démontages de scène.
1000 compagnies sont invitées cette année dans le Off qui comme chaque été prolonge un peu le plaisir et referme les portes des festivités le 30 juillet 2017.
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